Trois mots pour une rentrée inclusive…

Ils sont heureux la plupart du temps, tous ces enfants de reprendre le chemin de l’école ; ou de découvrir une nouvelle école, un nouveau cycle…

Quelques-uns sont plus inquiets aussi et parmi les plus jeunes et les plus fragiles venir à l’école est angoissant…

Alors trois mots importants me sont venus. Ils sont à habiter, à mettre en scène, à explorer durant ces premiers temps.

Confiance :

– Mettre en confiance les parents : les rassurer, oui cela ira bien, nous allons prendre soin de votre enfant.

– Mettre en confiance les enfants : développer une super observation pour repérer ce léger malaise qui vient et venir rassurer, dire quelques mots ; ne pas aller trop vite : certains ne sont pas encore bien là ou ne comprennent peut-être même pas notre langue, ou ces subtilités…

– Faire confiance à priori :  transformer son regard sur cet élève, alors que tant de choses négatives circulent sur cet enfant, sa famille … Aborder une nouvelle classe sans à priori négatif…

– Mettre en confiance un(e)nouveau(elle) collègue ; penser à lui donner des repères et à le(la) rassurer ; ouvrir ainsi un espace de parole possible pour que nul enseignant ne reste enfermé dans une grande détresse, parfois…

 

Coopération

Oui, il s’agit bien d’établir dès les premières heures l’idée que la réussite de la classe sera la réussite de tous et que pour atteindre cet objectif, il sera nécessaire de s’entraider ; d’équilibrer activités collectives et activités individuelles ; de promouvoir une évaluation qui met en valeur les progrès de chacun et de tous. Encourager souvent nos élèves pour leurs réussites individuelles et collectives ; ceux-ci y sont très sensibles et acceptent d’autant mieux ensuite les conseils que nous pouvons donner…

Coopération entre enseignants avec de nouvelles modalités possibles de travail commun : co intervention, binômes d’enseignants pour l’accompagnement personnalisé ; travail d’expérimentation à partager et à mutualiser.

Sens

S’interroge -t-on suffisamment sur cette obligation scolaire qui induit ainsi une sorte d’automatisme et de grande conformité ? La première question serait donc celle-ci : pourquoi je viens à l’école ? Pourquoi venons-nous à l’école ? Ces premiers jours ne sont-ils pas propices à explorer ensemble cette interrogation ? Pour qu’ensuite, les apprentissages puissent prendre sens ?

 

Ces trois mots sont aussi à interroger en chacun de nous, au niveau personnel et au niveau de l’équipe, des collègues… Ce qui se vit intérieurement chez les adultes retentit sans bruit dans nos salles de classe.

Écrivez ces mots au tableau, jouez avec eux, donnez-les aux enfants, ils sauront vous les redire quand de besoin.

Bonne rentrée… A très vite pour poursuivre notre aventure commune.

Véronique Poutoux, rédactrice en chef, 2 septembre 2018.