• Être accompagnant d’un professionnel en situation de handicap

Voici le témoignage d’une accompagnante de professionnel en situation de handicap au sein d’une école. Oui cela existe, de manière sans doute encore peu répandue mais c’est bien le signe que l’école inclusive avance aussi dans ce domaine, reconnaissant des situations de handicap parmi ses personnels. Cependant, la personne nous livre les difficultés rencontrées qui tiennent au fait de la qualité relationnelle et au manque de cadre référent pour ce type de poste. Ce tâtonnement, que nous avons maintes fois évoqué, conduit les personnes à vivre des situations difficiles qui pourraient avoir des répercussions sur les enfants. Dans le cas décrit, c’est grâce à la bonne volonté de l’accompagnante, à son souci de préserver une entente pour les enfants que l’année a pu se terminer. Mais comment se fait-il, d’ailleurs, elle s’en étonne elle-même, qu’elle n’ait pas été accompagnée et que personne ne puisse être désignée comme référent ? Cela pose bien la question de la structuration du pilotage d’une école qui avance dans ce grand flou parfois, vers des pratiques inclusives. ( Voir à ce sujet l’article: Un établissement inclusif est-ce possible ? Nous  y soulignions la nécessité d’une  gouvernance claire et responsable.)

Nous espérons que ce témoignage pourra permettre à d’autres enseignantes, d’autres équipes qui se trouveraient dans cette situation de commencer leur année en posant les bases de leur travail partagé, attentes, besoins, possibilités….

Voici donc ce témoignage:

 » J’ai occupé le poste d’APSH, accompagnant d’un professionnel en situation de handicap, sur l’année scolaire 2018-19 au sein d’une classe de grande section de maternelle.
Ce poste est intéressant car on est au cœur du quotidien des enfants à l’école, dans la découverte du travail de l’enseignant dans tous les aspects: pédagogique, logistique, tenue de classe. il faut être très attentif aux besoins de l’enseignant. même si on échange au jour le jour sur les attentes et besoins, il est intéressant d’anticiper ou de proposer une aide toujours adaptée.
J’ai cependant connu des difficultés avec la professionnelle. Il n’y avait pas de profil de poste auquel se référer, et un vide sur des référents potentiels à contacter en cas de conflit. Assez rapidement, je me suis sentie dans une situation inconfortable; cela était dû à la façon dont me parlait l’enseignante. J’ai abordé avec elle cette difficulté, elle m’a dit qu’on lui en avait déjà fait part et qu’elle ferait attention à me parler avec respect, notamment devant les enfants.
Globalement le problème n’a pas été résolu et j’ai eu la sensation toute l’année que pour l’enseignante j’étais corvéable à merci et que la limite entre l’aide que je pouvais apporter et ses demandes infinies n’existait pas. Devant l’absence de retour du Rectorat, la Directrice a fait son possible pour maintenir le dialogue entre nous, et pour apaiser les tensions. Elle a tenté d’alerter la hiérarchie.
En définitive, nous avons réussi à maintenir un minimum d’entente et de calme afin de finir l’année scolaire. Cette expérience a été enrichissante malgré tout. Je regrette que l’on ait pas eu plus de suivi pour me conseiller dans mon rôle de soutien tant sur le plan physique que psychologique auprès d’un professionnel en situation de handicap. « 

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