Exercer la confiance, premier pas de l’école inclusive.

Alors que nous sommes dans un environnement complexe, angoissant, inédit, la Rentrée à l’école est un rituel collectif bienvenu, important et nécessaire. L’été est derrière nous, une nouvelle année ouvre des possibles et des inattendus.

Nous avons depuis deux ans appris à nous adapter à des contextes qui changent et nous avons dû faire face à ce qui arrivait. Entre présentiel et distanciel, nous avons interrogé notre manière de faire avec ce souci rendu plus important de “prendre soin” des uns et des autres. Il y a eu beaucoup d’investissement des équipes pour agir au mieux, provoquant fatigue pour les uns et les autres, crainte et déséquilibre face à cette ambiance incertaine et ses nombreux rebondissements.

Pour cette nouvelle rentrée, je vous propose de mettre la focale sur la confiance et faire en sorte que tous nos élèves trouvent en leur classe un lieu sécure où chacun « sait qu’il a sa place », où chacun « sait que chacun a sa place ».

Pour cela, les parents quitteront leur manteau d’angoisse et vêtiront leurs enfants de la joie de retrouver les copains, d’en découvrir de nouveaux, de faire connaissance avec leurs enseignants, peut-être même un nouvel environnement… Que ce soit en petite section de maternelle, ou à l’entrée en collège ou en lycée.

          Parce que nous sommes adultes, nous nous devons pour nos enfants, de leur faire confiance, de croire qu’ils ont grandi, qu’ils peuvent apprendre et trouver à l’école joie, curiosité, dynamisme … La chanson disait ” Qu’as-tu appris à l’école, mon fils aujourd’hui ?”  Ces mots sont à prendre au pied de la lettre … ce n’est pas “Quelles notes as tu eues aujourd’hui ? As-tu été le meilleur ?

Les enseignants auront à cœur de créer un climat de classe fondé sur le respect mutuel, un cadre sécure compréhensible et adapté à l’âge des enfants. Ils déclineront le projet d’année comme étant celui d’une réussite d’ensemble et de chacun.

Quittons aussi nos angoisses de ne pas savoir faire, de nous laisser déborder par trop de bruit, envahir par les échos que nous avons pu avoir de tel élève, de telle famille… Quelles activités prévoir pour combiner à la fois une invitation à faire connaissance, à agir ensemble et une mobilisation cognitive qui donne envie de s’engager sans crainte de ne pas savoir ?  Alors apprenons ensemble. Donnons les aides nécessaires. Ne cherchons pas à “évaluer” le niveau de la classe” ! Mais rassurons les plus inquiets, soyons attentifs à ces replis et ces hésitations. D’autant que certains élèves ont pris goût au distanciel et appréhendent, sans même le savoir de se retrouver “en classe”. Quel goût nouveau pouvons-nous donner à cette présence en “école” ? … Mesurons aussi nos propos sur tel élève, ou telle classe. Les réputations d’année ou les désignations de boucs émissaires naissent souvent en ces temps de rentrée.

Les équipes de direction auront à cœur de diffuser un soleil de bonne humeur pour accueillir les élèves, les enseignants, les parents. Le travail de préparation mené en juillet et fin aout, même si tout n’est pas parfait, est une base solide pour démultiplier maintenant le travail de chacun et de tous. Ce sont des équipes qui permettent aussi de s’assurer mutuellement, de ne pas laisser un collègue se débattre seul-e, avec ses problèmes.

L’équipe de direction permet la vitalité de l’équipe, des équipes et doit affirmer pour tous-tes la priorité commune au service des élèves et d’un bien vivre et apprendre ensemble. La question de l’exemplarité est centrale. Elle nécessite de quitter nos préoccupations trop égoïstes. Le temps d’aujourd’hui appelle nécessairement de travailler au bien commun au risque d’un guerre de tous contre tous. Nous avons la chance d’avoir un projet d’éducation, qui malgré nos divergences de méthodes et d’approches, doit nous rassembler.


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Il ne s’agit plus d’une école de la confiance mais beaucoup plus concrètement de faire de cette période de rentrée un exercice réel de la confiance. En effet, la confiance ne se décrète pas, elle se construit peu à peu et demande à chacun lucidité, distance, conviction en l’humain. Comme l’éducation, sans cesse, elle se tisse et chaque accroc fait mal, demande encore plus d’énergie pour le réparer. Les mots dits, ou non-dits ; les gestes, les regards donnés, reçus, y contribuent , ou pas , à notre insu bien souvent. La confiance est aussi ce pari que nous faisons pour chacun, enfant et adulte,  de son développement, de ses progrès. Elle est donc constitutive de l’école inclusive. Elle n’est pas non plus hors sol. Elle reconnaît les difficultés, les vulnérabilités des uns et des autres mais se fonde sur la part du possible que nous ne connaissons pas. Elle se relie forcément aux compétences acquises, et à celles qui se développent pour inventer, imaginer, transformer… Nous avons à construire même si nous ne savons pas encore exactement quoi.

Mais l’année à venir sera autre si consciemment, nous nous entraînons à développer cette confiance mutuelle. Nous pouvons faire le pari que nous grandirons ensemble, en humanité !

Véronique Poutoux, le 30 Août 2021.