Archives de l’auteur : Patricia Duchêne

• Des robots à l’école et à l’hôpital

Les Systèmes de Télé Présence Robotisés (STPR) : des robots à l’école et à l’Hôpital pour les élèves empêchés.

Le programme TED-i (Travailler Ensemble à Distance-interconnectés), piloté par le Ministère de l’Éducation Nationale via la Direction du Numérique pour l’Éducation (DNE), a été officiellement lancé le 3 décembre 2021 par le Ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel BLANQUER.

Il désigne la mise en place de dispositifs innovants de télé -éducation inclusive grâce à des systèmes de télé présence robotisés (STPR). Cet outil inclusif de l’APADHE * (Accompagnement Pédagogique A Domicile à l’Hôpital et à l’École- BO 27 août 2020) permet l’amélioration de l’accompagnement pédagogique et la sociabilisation des jeunes élèves ou étudiants -de l’école primaire jusqu’à l’université-atteints de maladies graves et de longue durée, hospitalisés dans un établissement de soins ou à domicile.

Ce STPR est dans la classe, téléguidé par l’élève (à l’aide d’une tablette ou d’un ordinateur) qui peut ainsi assister en temps réel aux cours, participer aux activités faites en classe, interagir avec son enseignant et ses camarades.

Le robot n’est pas une substitution à l’accompagnement humain et n’est pas destiné à remplacer les enseignants qui interviennent auprès de l’élève dans le cadre de l’APADHE•. Il reste un outil technique.

Quatre mille robots sont en cours de déploiement dans toute la France depuis le printemps 2021 et sont installés en fonction des situations et des élèves éligibles identifiés par les coordinateurs APADHE. Depuis septembre 2021, 17 robots ont été déployés dans l’académie de Nancy-Metz, dont 8 à l’Hôpital d’Enfants de Brabois, qui est un partenaire incontournable pour la réussite du projet.

Les premiers retours de ce projet sont très favorables malgré les difficultés de connexion rencontrées lors de l’installation des robots. Les parents sont ravis de voir leur enfant sourire à nouveau et les élèves apprécient d’être à nouveau “présents” dans leur établissement scolaire.

Vous trouverez davantage d’information sur cette expérimentation (le type de robots, les critères d’éligibilité …) en cliquant sur le lien ci-dessous.

https://www.education.gouv.fr/lancement-officiel-du-programme-ted-i-destination-des-enfants-malades-par-brigitte-macron-et-jean-326500

•APADHE: ancien SAPAD (service d’Accompagnement Pédagogique A Domicile )

Voici les coordonnées de notre association Aiscobam ( Aide Scolaire Bénévole Aux Adolescents Malades ) dont je suis la vice-présidente,  et le Dispositif Collège -Lycée à l’Hôpital (DC-LH) que je coordonne à l’Hôpital.

 

 

 

 

• La scolarisation des élèves hospitalisés

 

Nous recevons ce témoignage d’une enseignante spécialisée qui nous explique comment le maintien de la scolarité est importante lors des périodes d’hospitalisation joue comme un levier thérapeutique. Le travail de collaboration avec les enseignants de l’établissement de l’élève et ses parents est aussi fondamental. Nous réalisons en lisant ces lignes combien les outils numériques d’aujourd’hui peuvent faciliter le maintien des liens lors des hospitalisations. C’est aussi l’occasion d’interroger les situations des enfants qui ont des maladies qui limitent leur participation, ou qui génèrent une grande fatigabilité chez ces élèves. Comment tenons-nous compte de ces éléments ? Comment interprétons-nous les différentes absences liées à la maladie ? Quels aménagements proposons-nous ?  Écoutons donc notre collègue nous parler du travail d’équipe des enseignants auprès des élèves hospitalisés.

 

« Pour maintenir le lien avec les enseignants de l’élève hospitalisé, nous travaillons en étroite collaboration avec eux par l’intermédiaire du Bureau Numérique ou par mails via les boîtes académiques. Nous prenons le relais le temps de l’hospitalisation avant de leur passer à nouveau le témoin quand l’élève retournera en cours. Nous suivons la progression pédagogique de sa classe et faisons passer les mêmes évaluations, en tenant compte de sa fatigabilité et des traitements parfois lourds.

En hémato-oncologie, après l’accord du médecin, Skype peut être utilisé par les enseignants   pour un cours individuel  donné à un élève en chambre stérile. Dans ce cas les plus grandes précautions s’imposent : l’élève doit bien sûr accepter cette intrusion de la caméra dans sa maladie et l’enseignant doit être préparé aux stigmates de la maladie comme la perte des cheveux ou le gonflement du visage.

Dans ce service, nous travaillons en collaboration avec le collectif  « Mon cartable connecté » (m.moncartableconnecte.fr) pour la mise en place de cours depuis la classe de l’élève où les mêmes précautions doivent être prises.

Le cours à l’hôpital se fait « au chevet » de l’élève et instaure ainsi une relation duelle  entre l’élève et son enseignant qui représente le monde extérieur, la normalité et le monde d’avant la maladie. La scolarité lui apporte ainsi un sentiment de normalité face au sentiment d’étrangeté qu’il ressent face à la maladie. Cette » relation facilitante » et cette normalité vont créer des conditions de motivation pour favoriser les apprentissages et son combat contre la maladie. L’objectif de passer les épreuves du brevet ou du bac « comme les autres » l’aide à se projeter dans un avenir rendu incertain par la maladie.

Cette projection à travers la scolarité prend tout son sens grâce à un travail d’équipe qui va permettre une mutualisation des compétences professionnelles entre, d’une part  l’équipe pédagogique de l’établissement d’origine de l’élève et l’équipe pédagogique de l’hôpital, d’autre part l’équipe soignante qui nous laisse prendre notre place auprès des élèves hospitalisés, et  aussi les parents qui sont des leviers thérapeutiques indispensables à la scolarité à l’hôpital.

 Lorsque l’élève quitte l’hôpital mais ne peut pas retourner dans son établissement, un Service d’Assistance Pédagogique A Domicile (SAPAD) est mis en place.  Des enseignants volontaires,  en priorité ceux de son établissement, se rendent à son domicile pour lui donner des cours et ainsi lui permettre de suivre le même enseignement que les élèves de sa classe. »

 Patricia DUCHENE

Enseignante spécialisée lycée

Mise à disposition à l’Hôpital d’Enfants de Brabois

Vice-présidente de l’Aiscobam (Aide Scolaire Bénévole Aux Adolescents malades)

 

Voir aussi l’article  » Les bracelets rouges »