• Le livret de Parcours Inclusif (LPI)

Le décret 2021-1246,  du livret de parcours inclusif,  est paru au JO le 29 septembre 2021.

Le livret de parcours inclusif est une application ayant pour finalité d’améliorer la prise en charge des élèves à besoins éducatifs particuliers. Il permet de leur proposer une réponse pédagogique adaptée à leur situation dans le cadre d’un ou plusieurs des dispositifs de l’école inclusive.
Expérimental jusqu’à présent, il est généralisé à partir de janvier 2022.

Voici les intentions affichées :

1° De mutualiser dans un document unique l’ensemble des informations concernant la situation d’un élève à besoins éducatifs particuliers, afin de faciliter le travail de l’équipe pédagogique pour l’élaboration de la proposition d’accompagnement, et, le cas échéant, la mise en œuvre de solutions différenciées en fonction de la situation propre à chaque élève ;
2° De mettre à la disposition des équipes pédagogiques, à travers une banque de données incluse dans l’application, toutes les ressources pédagogiques disponibles en matière d’aménagements et d’adaptations ;
3° De simplifier les procédures par lesquelles l’équipe pédagogique complète et édite les documents relatifs à la mise en œuvre, pour un élève, d’un de ces dispositifs ;
4° De permettre des échanges d’informations concernant un élève avec les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) pour la mise en œuvre des projets personnalisés de scolarisation (PPS) ;
5° De permettre aux responsables légaux et à l’élève de plus de quinze ans de consulter, par le biais d’un téléservice, les informations relatives à la scolarisation de l’élève et d’extraire les données qui leur sont utiles.
Ce traitement a également une finalité statistique.

Compte-tenu du nombre de données renseignées et d’interlocuteurs pouvant le consulter, ou apporter des éléments, une attention particulière doit être apportée à  » la rédaction  » des différents apports.

Il est précisé que :

– le programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) défini à l’article D. 311-12 du code de l’éducation ;
– le projet d’accueil individualisé (PAI) défini dans la circulaire n° 2003-135 du 8 septembre 2003 ;
– le plan d’accompagnement personnalisé (PAP) défini dans la circulaire n° 2015-016 du 22 janvier 2015 ;
– le guide d’évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation (GEVA-Sco) défini dans l’arrêté du 6 février 2015 ;
– le projet personnalisé de scolarisation (PPS) défini à l’article D. 351-5 du code de l’éducation ;
– le document de mise en œuvre du PPS proposé en annexe de la circulaire n° 2016-117 du 8 août 2016.

font partie des dispositifs de l’école inclusive devant être renseignés sur ce livret de parcours inclusif.

Voici un  décret qui demande à être observé dans sa mise en œuvre.

Voir les points importants sur Eduscol
et une infographie réalisée par  ASH 91.

• AESH et école inclusive

Un article très intéressant écrit par Dominique Momiron et qui nous donne une vision quantifiée et précise de la situation des AESH. Des constats qui montrent la demande croissante en AESH plus forte que l’augmentation du nombre d’élèves en situation de handicaps.

En 2006, rentrée qui vit l’application de la loi handicap du 11 février 2005, le nombre d’élèves ayant eu une notification d’aide humaine par la CDAPH s’élevait à 26 000, soit 22 % des 118 000 élèves en situation de handicap. En 2015, 124 800 élèves disposaient d’une notification d’aide humaine et leur proportion s’était accrue pour passer à 45 % des 280 099 élèves en situation de handicap. En 2020, le nombre d’élèves notifiés pour une aide humaine était de 224 237, soit 58 % des 386 500 élèves en situation de handicap.

De plus, la différence d’attribution est aussi très variable en fonction des territoires.

Dominique Momiron pose ainsi en conclusion :

En rassemblant les éléments de ce tableau, on saisit alors que la dialectique entre la hausse permanente des besoins et la lente et « précautionneuse » institutionnalisation de l’emploi des AESH forme un cocktail étrange et instable dont la régulation efficace et apaisée semble échapper aux tentatives successives des ministères concernés. Ce cocktail tend même à phagocyter toute la problématique de l’école inclusive. Se pose alors une double question. Quelle est, ou devrait être, la place des AESH dans l’école inclusive ? Et finalement, pourquoi la France a-t-elle crispé sa démarche d’éducation inclusive sur la seule dimension de l’accompagnement des élèves handicapés ? On y reviendra.

A lire : http://www.cafepedagogique.net/Documents/23092021Article637679769336801659.htm

• Escape game

Création de l’Inspé Normandie Rouen-Le Havre (en partenariat avec Réseau Canopé et l’Atelier Canopé 76 – Mont-Saint-Aignan), Code inclusion est un Jeu d’évasion (escape game) pédagogique autour de l’éducation inclusive.

Outil à l’usage des formateurs, l’objectif principal est la diffusion de l’inclusion auprès des étudiants, des enseignants et de la communauté éducative dans son ensemble en faveur de l’accueil d’élèves en situation de handicap et plus largement à besoins éducatifs particuliers (BEP).

La fiche technique de mise en place du jeu est précédé des référents théoriques liés tant à la gamification de la formation qu’à l’inclusion.

Une page dédiée au jeu est offerte sur le site du réseau Canopé, elle permet de télécharger les éléments nécessaires au jeu (doc, vidéo, etc.)
https://www.reseau-canope.fr/notice/code-inclusion-jeu-devasion-pedagogique-autour-de-leducation-inclusive_29424.html

Le document « Code Inclusion »

• Un kit pédagogique pour les professionnels

Accompagnement des personnes en situation de handicap : un kit pédagogique pour les professionnels

Le secrétariat d’état chargé des personnes handicapées vient de publier un kit pédagogique pour les professionnels sous la forme de 3 volets :

Volet 1 : l’orientation des politiques publiques pour une société plus inclusive

Volet 2 : l’accompagnement des personnes autistes

Volet 3 :  le polyhandicap

La fiche suivante propose un aperçu général de ces trois dossiers

Récapitulatif_kit_pédagogique

• La circulaire de rentrée, 25 Juin 2021

https://www.education.gouv.fr/bo/21/Hebdo25/MENE2119494C.htm

Au delà des rappels de ce qui a été fait et de ce qui se poursuit, pour le ministre, il s’agit de faire « maison commune »  et de « parachever l’école inclusive … » Cette expression  en étonnera plus d’un, c’est sûr! Car si les avancées sont réelles et quantifiables, les situations réelles ne sont pas encore toutes à la hauteur de la qualité d’accueil de tous les élèves, de l’accompagnement nécessaire  et bienveillant des enseignants qui œuvrent sur le terrain, d’une formation de tous les acteurs …

Pour nous le processus est en cours et il y a encore bien du travail.

Voici le paragraphe 3 qui concerne l’école inclusive :

« 3. L’École, un lieu où chacun a sa place, en donnant plus à ceux qui ont moins pour assurer l’égalité des chances, en veillant à la pleine santé de tous et en parachevant la réalisation de l’École inclusive

Pour que l’École de la République soit notre maison commune, il faut que chacun y ait sa place, et que la destinée individuelle de nos élèves ne soit pas subordonnée à leur lieu de naissance ou de scolarisation. La promesse républicaine exige de notre part que nous poursuivions sur la voie de la réduction des inégalités et du déploiement d’une réelle égalité des chances.

Depuis 2017, beaucoup a été fait en la matière au service de l’égalité des chances, aussi bien en éducation prioritaire, qui fait pour la première fois l’objet d’un secrétariat d’État dédié, que dans les territoires ruraux : le dédoublement des CP et CE1 en REP et REP+ s’étend désormais aux grandes sections, avec une nouvelle accélération en cette rentrée, tandis qu’ailleurs, les mêmes classes seront, d’ici 2022 et sur tout le territoire, limitées à 24 élèves. L’accompagnement scolaire a également été renforcé, notamment au collège, avec le dispositif Devoirs faits, qui s’est enrichi d’une nouvelle dimension avec le développement des Devoirs faits à la maison, permettant notamment aux jeunes des milieux ruraux de bénéficier d’une aide aux devoirs à distance lorsque les transports scolaires ne leur permettent pas de rester au collège. Un collégien sur trois, et près d’un sur deux en éducation prioritaire, en bénéficie. Parallèlement, les conditions d’apprentissage ont également été améliorées, avec la distribution de petits déjeuners dans les écoles défavorisées, qui va connaître une accélération à la rentrée, l’ouverture d’Internats d’excellence (1 500 nouvelles places d’ici la rentrée 2022) et la revalorisation des bourses. Enfin, l’ensemble des dispositifs trouvent une consolidation particulière dans les Cités éducatives, qui convoquent des moyens inédits dans le cadre d’une gouvernance renouvelée, autour du chef d’établissement, et associant l’ensemble des acteurs (éducation nationale, Agence nationale de la cohésion territoriale, autres services de l’État, collectivités territoriales, associations). Ce sont désormais 126 Cités éducatives qui bénéficient à plus de 700 000 enfants et jeunes âgés de 0 à 24 ans, soit un tiers des jeunes qui vivent dans les quartiers concernés. Leur déploiement se poursuivra en 2022 pour atteindre 200 Cités éducatives sur toute la France.

Ces mesures, si elles ont fait la preuve de leur efficacité, ne suffisent cependant pas. Il nous faut renforcer la mixité sociale des établissements pour permettre à nos élèves de faire l’expérience de leur communauté de destin. C’est pourquoi j’ai décidé de renforcer la mixité sociale des établissements les plus favorisés, en priorisant les dérogations au titre des demandes de bourses, notamment à destination des lycées les plus favorisés, et en développant la multi-sectorisation des collèges et des lycées. Parallèlement, nous poursuivrons une politique volontariste d’attractivité des établissements les moins favorisés.

L’accueil de tous les élèves implique également que notre École soit réellement inclusive. En quelques années, un chemin considérable a été parcouru, et l’École de la République a su, une nouvelle fois, se transformer au service de ses élèves, avec plus de 380 000 enfants en situation de handicap accueillis et plus de 100 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) désormais recrutés. Nous pouvons être fiers d’avoir fait émerger un véritable service public de l’École inclusive. Ce service public sera consolidé à la rentrée 2021 avec l’achèvement du déploiement des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial) sur 100 % du territoire et la poursuite de la revalorisation des conditions d’exercice des AESH. Une attention particulière devra être portée à la relation avec les familles, avec la mise en place systématique d’échanges avec les parents à l’occasion d’une nouvelle scolarisation, afin que la communauté éducative soit pleinement consciente des besoins de l’enfant.

Enfin, l’École se doit de veiller et de contribuer à la santé physique et psychique des élèves, grâce à l’investissement des professionnels de santé scolaire, des psychologues de l’éducation nationale, mais aussi des assistants sociaux. L’action de l’éducation nationale en la matière devra se concentrer notamment sur trois dimensions : d’une part, la réalisation des visites médicales obligatoires, afin de mieux détecter et prévenir les violences à caractère sexuel ; d’autre part, l’accompagnement et le soutien aux élèves dont la santé psychique a été fragilisée par la crise sanitaire et ses conséquences ; enfin, la réalisation de l’École promotrice de santé. Cette dernière dimension est essentielle, en ce qu’elle permet une approche globale de l’ensemble des actions menées au profit de la santé et du bien-être des élèves : conseil, visites médicales, éducation à l’alimentation, etc. »

Pour lire la circulaire en entier

• Différenciation pédagogique

La différenciation pédagogique en 7 points et 2 approches : a prioria posteriori

La notion de différenciation pédagogique est encore un peu confuse. Il est donc nécessaire de la clarifier à la lumière d’un  croisement entre différents apports issus de la recherche.

DIFFERENCIATION  A  PRIORI  A  POSTERIORI : le dossier

• Lire pour apprendre, lire pour comprendre

La dernière note IFE, écrite par Marie Gaussel  fait le point sur l’état des connaissances sur la question de la lecture. Quels sont les différents mécanismes cognitifs mis en œuvre ? Les différents concepts de la compréhension en lecture et les différentes stratégies ? Comment construire les différentes compétences littéraires ? Les perspectives  s’orientent donc dans une approche transactionnelle et interactive de la lecture.
A lire absolument ! LIRE POUR APPRENDRE NOTE ife

• Retours d’expériences

Comme nous vous le proposions dans l’édito d’avril 2021 « L’école inclusive s’essouffle-t-elle ? »  nous souhaitions recueillir vos échos d’expériences… ce qu’elles disent de l’école inclusive et des évolutions du métier, des découvertes, de ce qu’elles montrent des progrès des jeunes… Voici les premières réponses. D’autres suivront, nous l’espérons.

Bonjour,

A la retraite depuis 18 mois, « ancienne » enseignante en mathématiques et coordonnatrice d’un dispositif ULIS collège, je peux témoigner comme ce virage de l’école inclusive fut marquant pour moi et porteur de sens, humainement parlant et aussi professionnellement.

Je viens de lire votre édito sur le site de « vers une école inclusive » et je me dis que oui, cet édito découle de la crise sanitaire actuelle. Pour dire vrai, il m’inquiète un peu.

J’ai vraiment eu l’impression lors de mes années « ULIS » d’une ouverture, d’échanges, de construction positives.

Je n’ai jamais tant travaillé avec mes collègues pour construire les séances de cours en classe entière que ce soit en amont des cours, en co-intervention, ou en reprise en ULIS…avec des échanges fructueux .

Je rencontre parfois des « anciens ulis » et peux témoigner que pour plusieurs d’entre eux ce fut aussi une expérience positive.

Certes, nous avons vécu des échecs, des souffrances, des périodes difficiles mais ces moments moins lumineux ne font-ils pas aussi partie de toute vie, de toute expérience?

Si je regarde mes années ULIS avec du recul, dans leur globalité, j’affirme que le collège inclusif est une grand chantier positif pour tous et à poursuivre.

        Elisabeth

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L’école inclusive est une réalité si l’on donne les moyens à l’école d’accueillir et si l’équipe éducative en majorité est prête et est entraînée par quelques enseignants motivés +++. Il est nécessaire que tous les éducateurs travaillent ensemble et sachent en toute simplicité échanger des pratiques pédagogiques, des savoirs d’expériences ce qui n’est pas toujours évident.
Il semblerait que depuis quelques temps le bel élan s’essouffle. COVID ? Travail en distanciel ? Manque de renouvellement ? De formation ? Mais ce qui est indéniable, c’est la richesse de ce mouvement inclusif qui pousse l’équipe éducative à toujours se remettre en question.

       Céline Locatelli. Cheffe d’établissement.