Archives de l’auteur : Véronique Poutoux

. Equipes éducatives : des mémentos à disposition.

Nous avons pensé utile de créer pour chaque étape  des équipes éducatives un mémento de travail afin de rendre ces rencontres  plus respectueuses de chaque point de vue et plus efficaces dans les mises en œuvre.

Préparation des réunions :

Quand on est chef d’établissement, il est important de préparer au mieux ces temps importants que sont les équipes éducatives. De la réflexion sur les personnes à inviter à la position de l’école, aux pistes d’aménagements, en passant par le recueil de la parole de l’élève, ce petit mémento construit par notre équipe avec quelques enseignants peut vous apporter quelques billes pour faire de ce temps un vrai moment d’échanges et de co construction avec une famille, un élève et des partenaires !

10 PREPARER UNE EQUIPE EDUCATIVE PW

 

Animation de la réunion:

La posture de l’animateur d’une équipe éducative (qui est la plupart du temps le Chef d’établissement, le directeur, la directrice est primordiale pour favoriser la coopération entre toutes les personnes qui accompagnent l’élève. Ce document apporte quelques repères pour un ordre du jour et propose un guide pratique pour l’animateur à suivre pendant la rencontre !

1 Animer une équipe éducative

 

Relevé de conclusions:

Est-ce qu’on a besoin de garder trace de tous les échanges vécus pendant une équipe éducative ? Plutôt qu’un compte rendu, préférez rédiger un relevé de conclusions qui doit pouvoir tenir sur une page ! Comme vous le verrez dans ce document  nous allons garder les grandes orientations/décisions qui ont émergé des échanges. Nous allons aussi consigner, si cela arrive, les positions divergentes. Il est particulièrement intéressant de se mettre d’accord à la toute fin de rencontre des conclusions qui seront consignées dans le document.

4 Rédiger un relevé de conclusions

 

Merci à  Gildas Coignet, Fabienne Héry, Cécile Germanaud et Raphaël David de la Direction diocésaine de l’Enseignement Catholique de Loire Atlantique pour leur contribution.

 

. Suivre un dispositif ULIS en collège.

Ulis, l’Odyssée 

Une vidéo proposée qui montre le fonctionnement d’un dispositif Ulis en collège en REP +? Lyon.

La vidéo a été tournée en période de pandémie, le masque est porté par tous et les déplacements des élèves sont freinés par la limitation du brassage des groupes.

Regards et paroles sur les séances pédagogiques, le vécu des élèves, des enseignants, les difficultés rencontrées et les progrès réalisés.

Une vidéo très intéressante pour tous ceux et celles qui ne connaissent pas ce dispositif et pour confronter les expériences pour les équipes qui travaillent déjà en lien avec une Ulis.

• Pratiques pédagogiques utilisant le numérique

Le réseau ORNA, à l’INSHEA, va créer un MOOC concernant l’utilisation des outils numériques avec les élèves à besoins éducatifs particuliers.

Nous aimerions, dans ce MOOC, mettre en valeur des pratiques en classe, ou dispositif, par l’intermédiaire de captations vidéos, et d’entretiens avec les professionnels.

Si vous êtes intéressés, contactez Monsieur Philippe Garnier en expliquant votre utilisation du numérique en classe.

Philippe Garnier, ORNA, INSHEA, philippe.garnier@inshea.fr

• Co enseignement et Enseignant ressource

Nos collègues canadiens sous la direction de Nancy Granger, en lien avec les travaux connus de Tremblay et Toullec-Théry (2020), par l’intermédiaire du réseau RIRE, publient  un document sur le coenseignement . Ils montrent dans ce dossier en quoi ce dispositif est favorable à l’éducation inclusive. Ils définissent ainsi le coenseignement :

Le coenseignement est défini comme un travail pédagogique en commun, dans un même groupe et dans un même temps, de deux ou de plusieurs enseignants se partageant les responsabilités éducatives pour atteindre les objectifs spécifiques (Friend et Cook, 2007 ; Tremblay, 2012).

Il répond aux caractéristiques de ce qu’ils nomment un environnement capacitant :

Un environnement capacitant rejoint trois critères : préventif, universel et développemental.
Il est préventif dans la mesure où il permet de détecter et de prévenir les risques, et d’éliminer l’exposition à des exigences qui entraînent à long terme des limitations ou des effets psychologiques négatifs. Il est universel, car il prend en compte les différences interindividuelles (caractéristiques spécifiques, différences d’âge, de genre, de culture, de religion, etc.) et les conditions telles que les déficiences et les incapacités individuelles dans le but d’atténuer ou d’éliminer les obstacles au développement, ainsi que les facteurs d’exclusion sociale.

Sont détaillées dans ce guide les différentes modalités possibles en premier et/ou second degré. Le coenseignement peut être réalisé par des enseignants de même discipline, d’autres disciplines, mais aussi par l’appui d’enseignants spécialisés et d’enseignants ressource.

Ces enseignants-ressources sont des enseignants n’ayant pas reçu de formation spécialisée mais qui sont dégagés à 50% de leur temps pour venir en appui, auprès des élèves, et des enseignants dans la classe. Cette idée me semble très intéressante à développer, car dans de nombreuses équipes, nous disposons d’enseignants qui ont développé de nouvelles ressources. Leur expérience aidant, et la connaissance plus importante d’élèves ayant des besoins d’aide leur permette  d’apporter à la fois soutien aux élèves, de contribuer à un véritable binôme d’enseignants et d’apporter leur regard dans l’organisation  de l’établissement pour faciliter un environnement inclusif.
L’infographie suivante détaille bien les différentes tâches possibles pour développer les pratiques pédagogiques différenciées, l’accompagnement, l’auto régulation et la collégialité.

 

Cette approche de l’enseignant- ressource peut nous aider à mieux cerner la fonction de personne ressource telle qu’elle nous est demandé dans le référentiel des compétences caractéristiques de l’enseignant spécialisé.  Vous trouverez aussi dans la suite du document les différentes configurations possibles ( voir Pages 18/19 et 20) pour mettre en œuvre du coenseignement.

Un document vraiment intéressant à lire et à explorer qui pourrait inciter des pratiques nouvelles au sein des équipes.

Lire le document : coenseignement_nancygranger

• L’application “Les Ptis Monstres”

Les Ptits Monstres c’est un journal pour enfant avec des actualités. L’auteur, ergothérapeute, a mis toute son énergie dans ce projet en essayant au fil des mois d’améliorer cette application, de trouver du contenu pertinent… Cette application a atteint plusieurs dizaines de milliers de téléchargements ! (Google store, Apple store et application web pour ordinateur)

Il s’agit ici de rendre accessible la lecture grâce aux outils numériques

Créée dans un seul but, celui de l’accessibilité, l’application permet à chacun de choisir le mode de lecture qui lui convient grâce à différentes options :

  • Police d’écriture aérée
  • Texte écrit avec lire couleur,
  • Lecture vocale,
  • Exercices téléchargeables adaptés et plus encore.

A découvrir donc :

Présentation de l’application : Présentation – Les Ptits Monstres

On parle de nous dans la presse : Les Ptits Monstres DYS La lecture facile

Vous pouvez retrouver le projet et les liens de téléchargement sur ce lien : @lesptitsmonstresdys | Linktree

Voici également un lien avec le dossier de presse et quelques visuels:  https://drive.google.com/drive/folders/1M7KXOPi9lRCUe5EfbLKdVmlbknLhpcbH?usp=sharing

• Innovation ou dynamique pédagogique ?

Le conseil scientifique de l’éducation publie un poster “Le Passeur” Quelques bonnes idées d’innovation pédagogique …

Pour insuffler une dynamique, ce document peut permettre de faire le point sur les mises en œuvre déjà existantes, inviter à aller voir des termes entendus mais qui ne sont peut être pas assez clairs et partagés par tous, par exemple l’enseignement explicite… Il invite à initier en équipe des actions précises : l’attention à la lecture… L’apprentissage de l’attention…

Nous pouvons regretter l’intitulé ” Des projets pour l’école inclusive …” qui arrive en dernier paragraphe et donne une vision de l’école inclusive liée au travail de partenariat et à l’emploi de technologies ! La notion d’accessibilité n’est pas évoquée, seules une adptation des tâches est visée… Dommage !

AFFICHE_CSEN_paysage_6

• Être personne Ressource

Les collègues de Loire Atlantique ont produit une synthèse des travaux de réflexion menée quiPersonne ressource conduisent à nous proposer le document suivant :

La fonction de personne ressource pour l’éducation inclusive

Nous noterons particulièrement deux posters qui définissent deux rôles, celui d’être accompagnateur et celui d’être moteur auprès des équipes. Des recommandations pour la mise en œuvre dans le quotidien et dans le déroulement de l’année sont aussi données. Chaque enseignant spécialisé, chaque chef d’établissement peut s’en inspirer.

• Norme, normalité et besoins éducatifs particuliers

Si nous avons toujours pensé que la norme en fonction d’un âge donné, et d’un niveau scolaire attendu était un obstacle majeur pour l’école inclusive, nous constatons une dérive actuelle bien importante celle de la demande  très forte de la particularité.  Examinez de plus près les chiffres de demandes d’aménagements dans vos classes,  vos établissements… et surtout leur progression spectaculaire…

La primauté du sujet et de son originalité sont des données qui aujourd’hui sont omniprésentes  et qui  pour être reconnues se tournent vers une médicalisation. Un diagnostic médical permet alors de revendiquer ce droit à aménagement. Et nous sommes, il me semble, en train de faire de la particularité la nouvelle norme. Si je ne suis pas “particulier’,  et si surtout ma particularité n’est pas reconnue, alors il y aurait une injustice.

Rappelons, qu’effectivement, le fait de considérer que tous les enfants apprennent à lire à 6 ans crée de nombreuses difficultés et est à l’origine de nombreux parcours scolaires difficiles. Les enseignants expérimentés et qui arrivent à rassurer les parents et les enfants , qui travaillent en équipe, peuvent accompagner au mieux ce passage entre la grande section et la fin du CE1 pour faire en sorte que cet apprentissage se réalise au mieux et que toute lenteur ou difficulté rencontrée ne conduise pas immédiatement à une médicalisation. Certes, il est demandé une vigilance dans l’observation de signes précurseurs de troubles ” dys” , mais il est aussi possible  de considérer que cet apprentissage fondamental ( en ce qu’il fonde le rapport au savoir et à l’école)  peut se réaliser à des rythmes différents.

Toutes les nouvelles connaissances sur le fonctionnement du cerveau et la vulgarisation nécessaire pour mieux comprendre tous les troubles constituent un immense progrès. Cela a permis une déculpabilisation importante, il n’y a pas de fautif mais un fonctionnement spécifique du cerveau. Là où nous sommes entrain d’aller trop loin, c’est sans doute de transformer  toute légère particularité en besoins éducatifs particuliers, que ce soit les parents ou aussi les enseignants. Le juste équilibre est difficile à trouver. Pour tout parent, son enfant est particulier. L’école est le lieu où se construit le rapport à l’autre dans un collectif qui se structure  et se développe au fil des années et de la maturité des élèves. il est indispensable de considérer que l’on apprend toujours avec d’autres, en étant semblables et différents.  Ce n’est pas la norme qui nous fonde dans notre similitude, c’est le fait d’être humain et d’avoir à vivre ensemble et à répondre ensemble aux différents besoins fondamentaux qui rejoignent les droits de l’enfant. Ce n’est pas non plus la compétition qui peut  prendre en compte à la fois similitude et particularité.

La dérive actuelle se situe donc dans le fait que la nouvelle norme est d’être particulier. Ce centrisme sur “moi, je ...”  peut conduire à transformer les enseignants en précepteurs, les parents en revendicateurs des droits aux aménagements , et les élèves à ne pas se sentir concernés si on ne s’adresse pas à eux en particulier…

Nous avons la possibilité de montrer une autre vision, plus humaniste, plus constructive, plus respectueuse aussi de rythmes différents, c’est d’interroger profondément ce que nous proposons :

– à un niveau macro , si nos ministres parlent d’une refondation de l’école, il nous faut envisager  une école qui ne fonctionne plus en classe d’âge mais s’organise autour de groupes de référence “projets multi âge”et de groupes de “constructions de compétences  et d’entrainement” plus cibles sur les besoins liés au développement cognitif. L’école du socle était dans ce sens une bonne idée, trop vite abandonnée et la mise en place des cycles n’a pas conduit à une organisation en classe de cycles ( ou bien rarement)  qui serait déjà un premier pas vers  cette reconnaissance de ce  ” être et apprendre ensemble, semblables et différents”.

– au niveau de l’établissement, il est possible de promouvoir une école de la coopération et de développer des pratiques qui fondent un collectif apprenant porteur d’un projet de réussite collective. Il est donc nécessaire d’interroger les pratiques qui classent, qui sélectionnent… Car derrière cette revendication parfois outrancière de la particularité se cache le désir que son enfant soit le meilleur , le premier… Nos prises de parole et nos actes peuvent beaucoup pour montrer qu’il n’y a pas de risque, au contraire, à développer des attitudes d’empathie, de coopération …

– au niveau de l’enseignant et de sa classe, les attitudes de mise en confiance, de reconnaissance de chacun et de pratiques pédagogiques qui autorisent des prises en compte de rythmes et de fonctionnement différents sont nécessaires pour ‘calmer le jeu” de cette nouvelle norme qui demande à s’imposer.

Il est clair cependant que certains  enfants ont des besoins d’aide très importants et qu’ils demandent effectivement une attention spécifique. Mais plus nous considérerons que dans toute classe, il y a des élèves qui peuvent être en difficulté de lecture, d’écriture, d’attention… et plus nous concevrons nos propositions pédagogiques en tenant compte de ces invariants, plus nous irons vers la mise en œuvre de l’accessibilité pédagogique qui permet  de répondre à ce vivre et apprendre ensemble, semblable et différent.

• Différentes configurations pour le Co Enseignement

Voici un document de synthèse élaboré par des collègues québécois.

Il est d’abord rappelé tout l’intérêt à travailler en co-enseignement, pour les élèves d’abord mais aussi pour les enseignants. La proposition des différents scénarii  peut guider une mise en œuvre et permettre d’analyser le travail réalisé.

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• Élèves en situation de polyhandicap

Deux collègues livrent leur “aventure pédagogique” … et le changement de regard profond que l’accompagnement de jeunes polyhandicapés a provoqué …

une aventure pédagogique !

Le droit à la scolarisation des enfants en situation de polyhandicap est encore loin d’être une évidence.

Elèves en situation de polyhandicap

Elèves en situation de polyhandicap

Ce livre témoigne du cheminement de deux enseignantes spécialisées auprès d’enfants en situation de polyhandicap au sein de l’Institut d’Education Motrice du Bord de Lys à Houplines (Nord).

Élèves mystérieux et tellement étonnants, il a fallu à ces enseignantes le temps de les connaître, les rencontrer, d’établir avec eux une relation de confiance réciproque et surtout se départir de représentations antérieures pour oser faire des pas de côté, envisager et admettre d’autres possibles.

Ce livre relate cet accompagnement pédagogique et la découverte de capacités cognitives “insoupçonnées” de certains de ces enfants.

Un chapitre est consacré au témoignage de professionnels de l’IEM et de deux mamans. Il met en évidence que l’évaluation de telles compétences induit un changement de regard sur ces jeunes et leur ouvre de nouvelles portes, notamment dans le domaine de la communication.

Ethan, jeune en situation de polyhandicap, apporte son témoignage et livre ses craintes : “passer ma vie en étant regardé comme un handicapé qui ne comprend rien”.

Ni formules magiques ni recettes toutes faites pour évaluer les compétences cognitives d’élèves en

situation de polyhandicap, mais la proposition d’un chemin de traverse : présumer de compétences plutôt que de déficience.

Elèves en situation de polyhandicap est une invitation à se laisser surprendre et bousculer.

Voir les références complètes de l’ouvrage