• Entretien 12. Avec la directrice d’un hôpital de jour

Vous êtes directrice de cet hôpital de jour, quels jeunes accueillez-vous ?

Dans cet hôpital de jour, nous accueillons 3 groupes d’adolescents. Dans un groupe, nous accueillons des jeunes très inhibés.  Blessés par le système scolaire, ils développent une phobie les amenant à ne plus sortir de la maison. Peu à peu l’école devient un lieu menaçant sur le plan relationnel. Donc, nous les accueillons parfois après un an ou deux de réclusion au domicile. Certains jeunes viennent après des hospitalisations à temps complet…  Lire la suite

Entretien 12. Directrice Hopitâl de jour.

• L’école inclusive selon le CNESCO

Que faut-il mettre en place pour que l’école devienne réellement inclusive.

Le CNESCO publie une étude et donne différentes recommandations auxquelles nous souscrivons, que nous pouvons mettre en parallèle avec le document que nous proposions sur ce site.

Il apporte aussi dans l’ordre des moyens celle qu’il y ait dans chaque établissement un enseignant ressource… Dont le rôle est à définir. Certaines expériences  vont déjà dans ce sens.

Voir l’étude: Préconisations_Handicap

• Rapport de Mme B. Pompili

En vue de préparer le projet de loi de finances de 2016, le rapport (noté pour le moment « Projet. ne pas diffuser » mais qui est diffusé sur internet !) de Mme Barbara Pompili  comporte des éléments intéressants à plusieurs niveaux :

  • compréhension des enjeux de l’école inclusive
  • données chiffrées extraites DGESCO
  • La situation catastrophique des RASED
  • Le questionnement important sur la formation initiale et continue, insuffisante. Les masters spécialisés confortent l’ancienne vision médicale
  • La proposition d’élaborer une cartographie des ressources pour l’inclusion sur un territoire. Pour cela définir un pôle ressource inclusion, et dans chaque école de nommer un « maître ressources inclusion ».

Pour retrouver ces éléments, vous trouverez le rapport joint  dans lequel nous avons surligné les points qui nous ont semblé les plus intéressants.

Projet-avis-PLF-2016-Enseignement-scolaire

• Se déplacer

Nous avions montré que l’école inclusive veille à ce que chacun trouve sa place pour  pouvoir développer ses capacités, il nous faut aujourd’hui aller plus loin en s’attardant sur cette idée de « se déplacer ».

L’école inclusive  se concrétise actuellement sur le terrain par les déplacements que réalisent les élèves scolarisés dans les Ulis. Ils « vont en inclusion » , seuls, accompagnés, à plusieurs…   Mais doivent-ils être les seuls à se déplacer ? Que nécessite l’école inclusive en termes de déplacements?

  • D’abord  celui du moins visible et du plus difficile: se déplacer dans sa tête pour penser autrement les notions de handicap, d’aide et d’autonomie, déplacer aussi les conceptions de l’apprentissage référées majoritairement à la norme… ce qui est normal à tel âge, dans telle classe, à tel niveau… Déplacer aussi les conceptions de l’enseignement qui nécessite de penser des situations d’apprentissage accessibles  et non pas celles toujours mises en œuvre par les routines traditionnelles et seulement transmissives…
  • Imaginer aussi que les Ulis ne  soient pas un lieu  seulement ouvert aux élèves des Ulis; d’autres élèves pourraient s’y déplacer… pas seulement parce qu’ils ont besoin d’aides ou de remédiation, mais aussi pour être moteurs dans une activité, un projet, un futur EPI ( Enseignements pratiques interdisciplinaires). Il s’agira là, dans la réflexion et mise en œuvre de la réforme, de penser l’ensemble du dispositif en incluant  naturellement les dispositifs ULis; et non de façon séparée: d’un côté une réforme pour les classes, de l’autre les Ulis.
  • Je visite souvent des écoles ou espaces scolaires  flambant neufs et je m’étonne. Le format standard de la classe bouge peu. Les espaces scolaires continuent d’empêcher les modularités, flexibilités d’organisation du travail pédagogique. L’école inclusive, dans sa recherche de non exclusion, de prise en comptes des besoins d’aides différents, nécessite des regroupements différents, des déplacements fluides, des grandes salles ouvertes, modulables, des lieux pour des groupes plus restreints. Le volume classique de la classe avec une table par élève, la chaise qui va avec,  enferme les pensées des élèves  dans ce confinement, empêche donc l’école inclusive qui  nécessite que chacun se déplace  à tous les niveaux.
  • Certains , ouf, y pensent… Faire tomber les murs, penser le mobilier autrement…   Pour aujourd’hui, un moment pour rêver et pour voir là où l’on est, ce qu’il en est : place des Ulis,  déplacements, travail et modularités de groupe, travail d’équipe et modalités???

    Véronique Poutoux, rédactrice en chef. Le 23 octobre  2015. 

• Échelle de repérage de la dyspraxie .

Nous vous proposons la thèse réalisée par Pierre Louis  Couturat soutenue en juillet 2012 portant sur l’élaboration d ‘une échelle de repérage de la dyspraxie pour les élèves de GS (MONTPELLIER 3).
L’objectif général de cette thèse est de proposer une échelle de repérage du Trouble de l’Acquisition des Coordinations (TAC) pour les enseignants de grande section de maternelle, administrable facilement sans formation ou cadre particulier. Les enfants qui souffrent de dyspraxies connaissent de réelles difficultés dans les apprentissages scolaires et ce d’autant plus que le diagnostic est tardif. L’identification des dyspraxies fait l’objet d’un long et pénible processus, le diagnostic est souvent posé lorsque l’enfant est à l’école primaire, alors que les premières difficultés apparaissent lors de l’apprentissage de l’écriture. Toutefois, les signes de la dyspraxie apparaissent bien avant l’âge scolaire et les enfants à risque pourraient être diagnostiqués dès l’école maternelle. C’est un moment intéressant pour le repérage de ces enfants.

D’après l’objectif et l’introduction générale de la thèse Nous vous invitons particulièrement à prendre connaissance des grilles des pages 217 et 222 de la thèse.

La thèse sur archives ouvertes.

D’ autre part l’auteur nous signale qu’il propose des formations portant sur les Troubles de l’acquisition de la Coordination ( TAC ou dyspraxies) et des Troubles Déficitaires de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH). Pour le joindre : Pierre Louis Couturat:  pierre-louis.couturat@ac-montpellier.fr

 

 

• Les SEGPA. Circulaire 2015-176

Nous vous proposons une lecture attentive de cette circulaire qui était attendue dans le contexte de l’école inclusive.

Cette circulaire confirme-telle une avancée de l’école inclusive ? Que maintient-elle? Quelles sont les nouveautés ?

Pour cela, Bénédicte Dubois vous propose une mise en forme facilitant la lecture et  le repérage des points importants; Véronique Poutoux vous propose une analyse de cette circulaire au regard des concepts clés de l’école inclusive.

Circulaire Segpa oct.2015 BD

Les SEGPA, analyse de la circulaire

. Trouver sa place, prendre sa place…

Trouver sa place, prendre sa place

Il y a un petit mois, les élèves arrivaient dans leurs établissements et se confronter à cette question : dans quelle classe suis-je inscrit ? Où est –elle ? Où dois-je aller ?

Premières questions qui normalement se résolvent facilement pour tous mais qui sont à penser de manière plus particulière pour certains pour éviter une première angoisse, celle d’être perdu, de ne pas trouver sa classe, de ne pas trouver sa place !

Une fois arrivé en classe, comment se joue l’installation de chacun ? La plupart du temps, nous laissons faire… cela permet une première assurance : être à côté d’un copain, d’une copine, ou au moins de quelqu’un que je connais un peu. Puis très vite, l’espace se réorganise… Et nous « séparons » les bavards, les remuants, les timides, les plus performants… Première réorganisation qui « déplace » et fait bouger les places. A nouveau il faut trouver sa place et pour certains encore, nouveau risque passager de déstabilisation… Qui demande une explication bienveillante, une assurance donnée par l’adulte à l’enfant qu’il continuera à exister dans ce nouvel espace.

Tout cela peut paraitre anodin, pourtant notre cerveau reptilien est très sensible à cette question du territoire et active, quand l’insécurité le gagne, le système limbique qui, à son tour, peut inhiber le cortex et empêcher de prendre sa place dans les activités proposées, l’apprentissage en cours.

Car prendre sa place en classe c’est pouvoir pour l’élève exister tel qu’il est, se ressent, se sentir reconnu, accepté par ses camarades, ses pairs et aussi par ces enseignants. Prendre sa place, condition essentielle pour pouvoir apprendre. Cela exige pour les enseignants un travail nécessaire sur ce « vivre ensemble » de la classe et sur la façon d’installer la relation avec chacun personnellement.

Prendre en compte le vivre ensemble : c’est-à-dire l’organiser, donner le cadre, donner des rôles différents, mettre en valeur les talents de chacun, permettre aussi des « mixages » d’enfants qui ne se côtoieraient pas naturellement en pensant des activités de groupe où il y ait un vrai travail de chacun. (Voir à ce propos l’excellent article de Gilbert Longhi…) Favoriser au maximum la reconnaissance mutuelle. A contrario, éviter de ne rien voir, d’ignorer les rivalités, les affinités ; la pédagogie institutionnelle si mal connue et si peu utilisée donne de vraies possibilités d’améliorer ce vivre et apprendre ensemble. Comment utiliser au mieux dans cette première période les heures de vie de classe au collège ? Pour communiquer et donc parler encore, transmettre toute une série d’informations ? Ou bien un moment propice pour apprendre à mieux se connaitre, chacun et ensemble ? Pour réfléchir ensemble et les élèves entre eux sur ce comment nous vivons ensemble ; chacun a –t-il sa place ?

Établir une relation personnalisée : c’est un regard qui est mobile. Chaque élève existe à un moment donné dans les yeux de son enseignant. C’est un enseignant qui bouge et qui vient voir chacun établit de brefs dialogues : juste une phrase, un conseil…

 

Il est encore temps de s’assurer que chacun a pu maintenant « prendre sa place » et s’y sent bien. Sans cela, c’est l’exclusion qui se mettra en place : auto exclusion du groupe, de l’accès au savoir. Exclusion par les autres. Blessures qui s’installent et demanderont, suivant la sensibilité de chacun, un travail de réassurance.

Trouver sa place, prendre sa place c’est finalement enfant, adulte, la condition première   de pouvoir exister avec d’autres, d’enclencher des processus dynamiques pour apprendre, pour vivre.

 

Véronique Poutoux, rédactrice en chef. Le 25 septembre 2015.

• Des applications utiles pour les « enfants à risque »

Le site RIRE (Réseau d’informations pour la réussite éducative) publie une courte liste d’applications utiles pour « les enfants à risque » .  A télécharger pour les tablettes (Android ou Ipad).
L’appellation « enfants à risque » n’est pas du tout utilisée en France. Elle rejoint pourtant bien cette idée de « vulnérabilité  » à l’apprentissage.

A voir : http://rire.ctreq.qc.ca/repertoires/ipad/?id=724