• Suite de l’enquête sur les ULIS.

En juin nous avions lancé la première partie de cette enquête. Voici maintenant les deux derniers volets qui s’adressent aux enseignants de référence des élèves d’ULIS.

Sont donc maintenant disponibles  les 4 volets de l’enquête sur les ULIS…

N’hésitez pas à communiquer autour de vous  cette enquête… Déjà de nombreux enseignants coordonnateurs ont répondu…  Merci à tous.

• Accessibilité et personnalisation?

L’accessibilité est universelle ou elle n’est pas. Ce principe devrait guider nos actions et nos choix.

Or, le focus a longtemps été mis sur la personnalisation. Il s’agissait de répondre au droit à l’éducation, puis à celui de la scolarisation en proposant des projets individualisés. Avec notre façon très administrative d’organiser à la fois les lieux, les aides, les moyens, nous en sommes aujourd’hui à proposer PAP, PPS, PAI et PPRE… Certains de nos voisins européens s’en étonnent quand parfois un seul protocole existe, pouvant être proposé de façon souple, en fonction des besoins, de la responsabilité des enseignants, en concertation avec les familles et les différents partenaires.

Ce passage administrativo, personnalisé, était sans doute obligé ! Je voudrais aujourd’hui attirer l’attention sur les risques que comporte cette sur-focalisation sur l’individu et ouvrir une voie plus pragmatique et qui entre dans cette logique de l’accessibilité universelle.

Concrètement, les enseignants peuvent se retrouver à gérer x projets suivant x protocoles et se demander si tout cela est toujours justifié ; ils peuvent aussi se sentir surchargés, avoir un questionnement  sur l’adéquation avec l’idée qu’ils se faisaient du métier. Mon propos n’est pas de dire que la préoccupation du suivi de chaque élève ne fait pas partie du métier, et la plupart des enseignants ont ce désir de faire au mieux pour chacun.

Mais il y a deux écueils qui demandent à être bien vus.

À trop personnaliser, une nouvelle stigmatisation est possible. Elle peut d’ailleurs très bien se manifester chez l’élève lui-même qui ne souhaite plus bénéficier de mesures particulières…  « Non je ne veux pas avoir d’ordinateur… je veux faire comme tout le monde… » Elle peut aussi interroger les autres élèves … « Pourquoi lui et pas moi… «  Nous pouvons réguler cet effet  en travaillant avec l’ensemble des élèves sur la notion de différence, d’équité et entrer dans une nouvelle compréhension des besoins des uns et des autres. En cela, plus la différenciation pédagogique devient une manière de faire ordinaire, régulière, plus il est logique que chacun ne fasse pas forcément la même chose, de la même façon, en même temps.

L’autre écueil est celui de rester dans une logique d’aide, de réparation et non de se diriger vers une logique environnementale et d’accessibilité universelle. Penser en amont la conception du cours, analyser les activités proposées en termes d’obstacles, et donc d’aides à proposer à tous, permet d’associer facteurs environnementaux et personnels. Cette démarche d’anticipation, de repérages systématiques des limitations possibles rencontrées par de nombreux élèves, dans une activité proposée permet peu à peu de répondre aux invariants  que nous connaissons et comprenons maintenant mieux (voir à ce sujet le dossier proposé sur les apports des neurosciences cognitives).

Car, si auparavant, nous concevions les propositions pédagogiques en fonction d’un « bon »  élève standard, nous avons maintenant appris que certains ne peuvent pas lire ou écrire de façon autonome mais peuvent comprendre et s’exprimer ; que certains ne peuvent s’exprimer oralement mais utiliser des moyens de communication alternative ; que certains ne disposent pas d’une mémoire de travail opérante et ont donc besoin d’indices qui servent de rappels… Tous ces éléments deviennent en quelque sorte les nouvelles normes « iso » des propositions pédagogiques.

Si les normes d’accessibilité, largeur des portes, des couloirs, hauteurs des rampes d’escalier sont aujourd’hui posées dès le départ, dans la conception des plans de tout appartement, bâtiment public, scolaire … peut-on imaginer créer un répertoire des obstacles et des aides dans tout scénario pédagogique ?

Pour cela, il s’agit bien d’accompagner les enseignants dans ce travail d’analyse de l’activité en s’appuyant sur l’interdisciplinarité pour sortir des évidences « matière ».

Ainsi dans le document Double focus, nous pouvons voir les deux façons de préparer et gérer sa classe. Le focus « personnalisation » était privilégié ; sans l’abandonner, la pratique associée avec le second focus « accessibilité », éviterait les écueils cités d’une « sur » personnalisation. A terme, il rendrait le travail des enseignants plus adapté au contexte d’aujourd’hui qui découvre la richesse de la diversité et renouvelle le métier.

Véronique POUTOUX

. Quid de la scolarisation des élèves avec une déficience intellectuelle ?

Une journée de réflexion proposée par Trisomie 21

 

Scolarisation des enfants avec trouble du développement intellectuel : débattons et agissons ensemble !

Face au recul de la scolarisation des enfants avec trouble du développement intellectuel

Trisomie 21 France et la chaire accessibilité du CNAM organisent une journée nationale le 3 décembre 2025 à Paris

Pour réfléchir ensemble et trouver des solutions afin de développer la scolarisation des enfants avec trouble du développement intellectuel.

Pour qui ? Parents, personnes concernées, enseignants, professionnels du médico-social, chercheurs

Lieu : CNAM -Paris 3ème

Horaires : 9 à 17h

Programme : dans le flyer ci-joint

Pour toute question ou information complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter.

Le lien pour s’inscrire : Journée nationale scolarisation-3 déc 2025

Inscription gratuite mais obligatoire

Merci de diffuser cette information autour de vous !

. Retour sur le sondage  » Vous et la loi de février « 

Enfin, vous trouverez ci-dessous le recueil des réponses et l’analyse que j’en propose. Merci à tous ceux et celles qui ont pris ce temps. Votre parole a toute son importance.

Que retenir ?

  • Le sondage analyse l’impact de la loi de février 2005 sur l’école inclusive, en mettant en avant trois évolutions majeures : la présence accrue des AESH, l’augmentation du nombre d’élèves en situation de handicap et les aménagements aux examens.
  • Les principales difficultés rencontrées sont le manque de moyens (notamment d’AESH), la formation insuffisante des enseignants, la surcharge des classes, ainsi que des difficultés dans la différenciation pédagogique et la cohérence institutionnelle.
  • Les axes d’amélioration prioritaires identifiés sont : réduire le nombre d’élèves par classe, renforcer la formation initiale et continue des enseignants, rendre les pratiques pédagogiques plus accessibles, et repenser le rôle des aides humaines dans une logique inclusive.
  • Le document souligne également la nécessité de passer d’une logique de compensation individuelle à une approche environnementale, où l’école devient le lieu de vie ordinaire pour tous les enfants, tout en articulant au mieux les ressources spécialisées avec celles de l’école.
  • Enfin, il met en avant le besoin d’une cohérence politique et d’une transformation profonde du système éducatif pour répondre aux enjeux de l’école inclusive aujourd’hui.

A lire Réponses et Analyse

et le recueil « brut » des réponses

● Parcours scolaire des jeunes placés à l’ASE ?

Aide sociale à l’enfance…
(…)
Le parcours scolaire des jeunes placés est chaotique. Autre forme de vulnérabilité d’apprendre qui demande aussi de prendre soin de ces jeunes et de mieux travailler avec l’aide sociale à l’enfance. De plus « Les situations de handicap sont sept fois plus fréquentes chez les jeunes placés que dans la population générale des 15-19 ans, avec 10 % d’entre eux concernés contre 1,2 % en moyenne ». « 8 % des jeunes placés sont accompagnés par des structures médico-sociales, contre 1 % dans la population générale », ce qui complique d’autant plus leurs parcours. »
(…)

Article à lire dans le café pédagogique 

● Aménager une salle de classe inclusive

Voici une fiche guide pour penser l’aménagement d’une salle de classe répondant aux besoins de sécurité, de bien être et d’accés pour tous.

Des idées assez simples auxquelles il faut toutefois penser, mais qui ne sont pas toujours réalisables dans les anciens locaux parfois contraints en termes d’espace.

Voir la fiche 

● Le guide du FALC

Publié par nos amis belges, ce guide reprend l’origine et les grand sprincipes du FALC, FAcile à Lire et à Comprendre. De nombreux exemples sont donnés. Cette piste est à creuser et à mettre en œuvre pour des élèves  en grande difficulté de lecture.
Mais comme tout ce qui concerne l’accessibilité universelle, cela peut aussi etre utile à tous !

Le guide sur falc.be 

● Conception universelle de l’enseignement

Dans un entretien avec Sylvie Cèbe, réalisé par Patrick Picard et Régis Guyon, celle-ci retrace de façon éclairée le parcours réalisé depuis l’UDL, Universal design for learning, jusqu’à ce qu’elle préfère nommer la conception universelle de l’enseignement, (et non CUA, conception universelle de l’apprentissage !) car la démarche ne cible pas directement les élèves mais interpelle les enseignants sur la conception même des activités proposées. Il s’agit en effet
 » plutôt que de multiplier les adaptations pédagogiques spécifiques et les remédiations personnalisées (souvent couteuses et peu efficaces), de concevoir dès le départ un enseignement accessible à tous et toutes. Cette démarche implique d’anticiper les obstacles potentiels que des élèves pourraient rencontrer identifier ensuite les moyens de les contourner ou de les réduire en amont. »

Elle rend compte dans cet article du travail mené en formation. Elle pointe l’importance de l’analyse de l’activité cognitive en jeu et des charges pouvant être contenues dans une séance didactique :
– la charge extrinsèque, celle liée aux informations, aux détails inutiles
– la charge intrinsèque, » liée à la difficulté de la tâche et à l’intelligibilité des informations à traiter pour la réaliser »
– la charge essentielle « liée à l’apprentissage lui-même ».

IL s’agit donc de diminuer autant que possibles les charges intrinsèques et extrinsèques pour accorder la priorité à la charge essentielle. D’où l’importance de l’analyse des activités proposées et particulièrement des savoirs qui sont en jeu dans cette séance.

Sylvie Cèbe insiste sur l’importance de guider les enseignants dans ce travail de conception.

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