• Le sémaphore de l’école inclusive

Nous vous proposons un outil d’analyse des pratiques d’éducation inclusive.
Cet outil est à l’usage des formateurs, chefs d’établissements, personnes ressources…

  • La présentation de l’outil et de la démarche :
    le sémaphore de l’école inclusive
  • Un modèle interactif et personnalisable à utiliser et à remplir en fonction de vos différentes situations.
    Le sémaphore, un outil personnalisable
    Un tableau à compléter est lié à un graphique en étoile qui permet de marquer visuellement une évolution dans les pratiques d’une équipe.
    Cet outil créé sous Excel est utilisable aussi avec LibreOffice5.
    Merci de nous faire part en commentaire de son utilisation sur votre terrain de formation ou d’animation.

• L’école inclusive est innovante et ouverte …

BrestUne journée riche entre Synthèse des éléments actualisés, témoignages et ateliers.

Parmi les témoignages, une enseignante d’Ulis témoigne des effets positifs sur une élève de sa scolarisation en Ulis sur ces 4 années de collège. Elle a maintenant des amies, elle a participé à plusieurs projets et peut expliquer à une camarade une leçon de physique. Son enseignant s’étonne et reconnait qu’elle est intuitive.En petite section de maternelle, l’enseignante explique comment elle a observé une élève afin de préparer un projet individualisé en lien avec les parents. Elle dit sa conviction que ce parcours individualisé pour fonctionner doit être en lien avec le projet de la classe.
L’école inclusive renouvelle les pratiques pédagogiques, invite les enseignants à chercher et cela est motivant car si nous voulons développer tout le potentiel des élèves qui ont des besoins éducatifs particuliers, au delà de ce que nous voyons; alors c’est aussi le développement de nos potentiels d’enseignants qui va aussi se développer.
Deux autres témoignages évoqueront le travail mené par des équipes pluridisciplinaires pour proposer des solutions innovantes à des élèves décrocheurs ou qui ont une déficience intellectuelle. Ainsi, un élève décrocheur découvre qu’il aime aider les personnes; il est actuellement en stage tous les après midi dans un EHPAD où il participe à l’animation. Une autre jeune fille est en IME, en pré-professionnalisation mais revient au lycée pour suivre des heures d’anglais …
L’école inclusive est une école ouverte qui travaille de mieux en mieux avec de nombreux partenaires.

• Oui, il y a encore de l’ouvrage en 2017 pour l’école inclusive !

2017 : quoi de neuf pour l’école inclusive ?

Le Certificat d’aptitude pédagogique aux pratiques de l’éducation inclusive, CAPPEI, arrive, exit le CAPA-SH et le 2CA SH ; l’éducation inclusive est pleinement nommée, exit l’ASH.

Il était temps, puisque malgré la loi de 2005, tous les décrets d’application qui ont suivi, le référentiel de formation du CAPA-SH et du 2CA SH n’avait pas changé, maintenant une différence entre les enseignants du 1er degré et ceux du second degré, les uns obtenant un diplôme, les autres une certification ; maintenant des options qui continuaient ainsi à produire une catégorisation contraire aux principes même de l’école inclusive.

Les nouvelles formations devraient être proposées en septembre. Est-ce une meilleure compréhension de la notion de besoins éducatifs particuliers qui sous-tend ce qui est en préparation ainsi que l’analyse des situations professionnelles de terrain ? Espérons que le texte final sera bien au service de l’éducation inclusive.

Il est à souhaiter  que dans les changements politiques qui vont advenir, le paradigme de l’école inclusive continue de faire évoluer les représentations, celles du métier d’enseignant, de la notion de handicap et de difficultés scolaires et celles des relations entre école et société; de promouvoir les logiques environnementales, de non-discrimination, de non catégorisation; de montrer des  réalités qui témoignent d’avancées réelles afin que peu à peu les contradictions dans lesquelles nous sommes s’amenuisent. En voici quelques- unes :

  • Si la responsabilité des parents est pleinement reconnue, comment expliquer que des parents ne voient pas appliquer à la rentrée scolaire les décisions, ou notifications qui avaient été annoncées ? Si la collaboration avec les parents est devenue réalité, comment expliquer des situations de non-retour et de dialogue interrompu ?
  • Si c’est le parcours du jeune en lien avec son projet de vie qui est premier, comment expliquer que certains élèves d’Ulis lycée professionnel se retrouvent inscrits dans une classe de référence qui ne correspond pas du tout à ce qu’ils envisagent pour l’avenir ?
  • Si la collaboration entre les établissements médico-spécialisés ou médico-sociaux et les écoles a avancé, comment aller bien plus loin en mutualisant les ressources et les expériences en bannissant toute défiance des uns, vis à vis des autres, en évitant que bien des fois encore l’élève soit l’objet de prises de pouvoir entre adultes ?
  • Si la diversité est considérée comme une richesse, alors comment rendre les pratiques pédagogiques adaptées aux besoins des uns et des autres sans perdre le cap du vivre et de l’apprendre ensemble ?
  • Si c’est l’évaluation des besoins du jeune en situation qui doit guider les réponses apportées, comment expliquer cette puissance administrative, complexe qui fait entrer les gens dans des cases et maintenir des réponses standardisées, des parcours filières ?
  • Si le travail en équipe constitue une nécessité dans le suivi de ces jeunes, comment alors maintenir des organisations qui ne le permettent pas ?
  • Si la forme pédagogique héritée de passés lointains est aujourd’hui renouvelée par des pratiques de collaboration, d’interaction, d’usage des nouveaux moyens technologiques, comment alors imaginer d’autres architectures d’écoles qui le permettent ?
  • Si le postulat d’éducabilité cognitive et la diversité des profils cognitifs sont assis scientifiquement, comment alors ne pas les rendre actifs au cœur même de la classe ? Au cœur même de la formation initiale et donc de la formation des formateurs ?

Oui, il y a encore bien de l’ouvrage à conduire ensemble en cette nouvelle année!

Parce que nous voulons une éducation qui considère chaque jeune dans tout son potentiel de développement.

Parce que nous voulons que l’école soit un lieu fantastique d’apprendre ensemble qui permette d’expérimenter le bonheur partagé de cette quête de compréhension du monde.

Parce que nous voulons être plus humains, en nous reconnaissant ensemble semblables et différents, forts et vulnérables.

Véronique Poutoux, rédactrice en chef, Janvier 2017.

 

• Des élèves d’Ulis font danser des élèves de maternelle

Quand le projet de la fête de fin d’année  met en mouvement élèves d’une Ulis et de maternelle… Chacun découvre l’autre, chacun apporte quelque chose à l’autre, chacun apprend quelque chose de la situation… Il semble bien que les parents aussi apprennent les uns des autres…

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• Au dessus et au delà du tintamarre médiatique…

Dans ce tumulte médiatique et cette impression de chamboulement important, deux des candidats à l’élection présidentielle ont eu quelques mots que je voudrais souligner :

Emmanuel Macron a affirmé que le fait de scolariser des enfants handicapés dans une classe changeait le regard, nous rendait plus intelligent… Oui nous partageons l’idée que la diversité est une richesse et que les enfants différents ont fait progresser l’école, ont toujours conduit à chercher d’autres chemins, d’autres pratiques pédagogiques. Pourtant, l’éducation de tous et la scolarisation demeurent malgré tout fragiles et sans cesse remises en question par les représentations du métier enseignant, de l’apprendre et du handicap.

Plus dernièrement, François Fillon a employé l’expression « je ne suis pas autiste » pour expliquer qu’il ne s’entêtait pas, ne s’enfermait pas. Quelle méconnaissance de tout ce que nous savons aujourd’hui sur les troubles du spectre autistique, toutes les diversités de ces personnes, la richesse de leur fonctionnement, de leurs sensations, des liens surprenants qu’ils font… Il a utilisé une expression courante, dépassée… Cela a valu une réaction de tweets en chaîne qui exprime le scandale, demande des excuses… Les vieilles idées, les vieilles connaissances ont la vie dure et peuvent nous piéger.

Pour autant, quels discours construits, nouveaux, s’appuyant sur toutes les connaissances et les technologies nouvelles entendons -nous, pour parler de l’école, de tous ces laboratoires vivants qui témoignent d’une évolution en cours ?

Il faut pour cela, à la fois une vision qui prenne en compte des décennies de l’histoire de l’éducation, et qui peut regarder d’où nous venons, et une connaissance réelle de ce qui se passe dans la diversité incroyable de tous les établissements, de toutes les classes, de toutes les alchimies uniques liées aux élèves, aux enseignants, aux équipes, au climat et au pilotage d’un établissement. Il faut aussi une vision d’émancipation et d’anticipation choisie et pensée pour tous.

Vision d’évolution et d’émancipation : A quelles peurs non dites la pensée de l’évolution qui permet du développement pour chacun, qui fait grandir les individus et les sociétés se heurte-t-il ? Peur des élites de perdre leurs territoires, leurs pouvoirs ? Peur des individus face au changement ? Incapacité à penser que l’évolution continue, ne s’arrête pas et forcément nous transforme et transforme l’école ?

Vision d’anticipation… Comment inclure maintenant dans nos propres schémas de pensée une école inclusive, ce qu’elle demande, ce qu’elle change déjà et ce qu’elle continuera de changer ? A une époque où la notion de progrès est interrogée, le paradigme de l’école inclusive travaille pourtant à la fois silencieusement mais sûrement de par toutes les situations vécues par les élèves, les enseignants et les parents. Ce paradigme est à la fois signe et source d’évolution pour l’école et nos sociétés.

Quels discours pourraient s’entendre au-dessus des tintamarres actuels qui seraient issus de toutes ces visions, qui donneraient aux acteurs le temps de continuer à expérimenter, de valoriser et mutualiser les pratiques de l’école inclusive, qui permettraient vraiment une évolution? Le temps de l’apprentissage n’est pas celui de l’immédiateté ; le temps de l’éducation n’est pas celui des réformes politiciennes mais bien celui d’une construction profonde d’une humanité en évolution.

Véronique Poutoux, Rédactrice en chef, 7 mars 2017.

• Tout savoir sur le CAPPEI

Après la parution le 16 février du  BO relatif au CAPPEI, certificat d’aptitudes professionnelles aux pratiques d’éducation inclusive, voici 4 documents qui vous permettent de visualiser et repérer les changements importants qui surviennent. Bientôt sur le site une analyse des éléments importants de cette réforme

• Contenus de formation modules d’approfondissement
• Contenus de formation tronc commun
• Organisation épreuves CAPPEI
• Réf ens spécialisé + réf professorat

• Témoignage d’une coordinatrice d’Ulis

Eli Etot nous livre son expérience de coordinatrice d’une Ulis en collège. Elle décrit une Ulis, vraie dispositif, appui, sas pour les jeunes ; elle insiste aussi beaucoup sur le travail conjoint de préparation en amont des inclusions pour bâtir les progressions et donner les aides nécessaires aux élèves pour tirer bénéfice des cours suivis. Son statut d’enseignante de mathématiques est aussi un atout dans cette réussite.

Une belle expérience et de fortes convictions en l’éducabilité des élèves et de ses collègues.

Lire: Une expérience en Ulis

• Dix années de politique inclusive à l’école : quel bilan?

Cet article paru dans Carrefour de l’éducation en novembre 2015, écrit par Émilie Chevallier-Rodrigues et A . Courtinat-Camps dresse un bilan de la politique inclusive. Nous retrouvons bien des éléments mis en avant dans la synthèse que nous avons publiée en septembre 2016 et qui s’´appuyait sur une analyse thématique des 12 entretiens d’acteurs réalisés et publiés sur notre site.

Parmi les convergences, la définition du paradigme inclusif et l’interprétation du passage entre intégration et inclusion; le développement des pratiques de partenariat  et les difficultés rencontrées; la diffusion et mise en oeuvre des adaptations pédagogiques. La notion de besoin éducatif particulier  est analysée dans sa complexité et le flou qu’elle peut générer empêchant certaines comparaisons entre pays et même  dans un seul pays. A signaler les effets des inclusions pour les élèves eux-mêmes. Comme nous l’avons aussi écrit, il faut différencier ce qu’il en est suivant le type de déficience. Pour les élèves à l’école élémentaire, avec un handicap mental, les inclusions ont des effets positifs sur les plans relationnels et cognitifs, de stimulation et d’estime d’eux-mêmes. Pour ce qui concerne le collège et le lycée, les effets sont plus nuancés pour ces mêmes élèves. A l’age de l’adolescence, les écarts se creusent et la question de l’estime de soi est plus fragile; ce qui interroge  les inclusions  telles qu’elles sont conduites actuellement. Des innovations en ce sens sont proposées telle que les inclusions d’élèves »tout venant » dans l’Ulis, les pratiques de tutorat et de coopération à développer…

A lire:

dix années de politique éducative