Une belle occasion de réfléchir ensemble sur les évolutions qui nous ont conduit de l’enseignement spécialisé à l’école inclusive avec des enseignants d’école, de collège, des parents de la région d’Orléans.
Depuis 3 ans, une option Langue des Signes Française a été ouverte pour les élèves de 1ère et de terminale au lycée Assomption Bellevue, La Mulatière.
Au rythme de 2h par semaine, sur un cursus de 2 ans, un petit groupe d’élèves (entre 10 et 12) est formé aux bases de la LSF[1] (Niveau A2 du CECRL[2]).
Cela leur permet de présenter l’option facultative de LSF au baccalauréat et ainsi de gagner de précieux points qui peuvent faire la différence.
Mais au-delà de la rentabilité en termes de points, c’est surtout la dimension humaine et culturelle qui motive les élèves.
Grâce à la LSF, ils découvrent un monde dont ils ignoraient l’existence, celui des personnes Sourdes. Elles sont là, pourtant, parmi nous, nombreuses à Lyon, mais invisibles, tout comme leur différence qu’elles n’aiment pas qualifier de « handicap ». Plus qu’une langue, les élèves sont amenés à découvrir l’identité d’un peuple, qui s’est forgée autour de leur histoire et de leur culture
Dans le cadre de cette option, un projet artistique, linguistique et culturel est mené depuis 2 ans avec le groupe des terminales : Il s’agit de réaliser un clip de « chantsigne ».
Le chansigne est une forme d’expression artistique qui consiste à exprimer les paroles d’une chanson traduites en langue des signes au rythme de la musique de cette chanson. Dans ce projet, les élèves choisissent ensemble une chanson, en traduisent le texte, ils se mettent en scène, filment et montent un clip vidéo de leur travail.
Le projet a été réalisé par Madame Carole Chabannet, professeur documentaliste au Lycée Assomption Bellevue, avec les élèves qui ont choisi cette option.
Voir leurs premières réalisations :
Bravo à tous et merci aux artistes qui ont accordé leur autorisation pour l’utilisation des enregistrements musicaux !
Je suis enseignante en mathématiques depuis de nombreuses années et coordonnatrice ULIS depuis 5 ans.
La question suivante m’a servi de fil rouge :
« Lorsque des jeunes arrivent en sixième tout en bénéficiant du dispositif ULIS, quelle est la meilleure façon d’organiser pour eux l’enseignement en mathématiques ? Afin que ces élèves améliorent leur efficience, renforcent leur apprentissage, tout en étant considérés comme des collégiens à part entière…./ …
L’école inclusive est une école de la coopération et non de la compétition. Cette conception est présente chez de nombreux auteurs et s’actualise à nouveau comme une pratique qui vise à permettre une participation plus active de tous les élèves aux situations d’enseignement apprentissage proposées en classe. En effet, si lors des entreprises menées par le courant de l’école nouvelle, de nombreuses expérimentations posaient ce postulat, les raisons que nous donnons aujourd’hui sont à la fois proches et se sont enrichies de nombreux travaux de recherche et de conceptions qui ont évolué, que ce soit par l’apport sur les différents modèles de l’apprentissage, mais aussi sur les données des neurosciences cognitives.
Quels sont donc les termes qui sont en jeu ? Activité, participation, modèle socio-constructiviste, intelligence collective… Il s’agit bien de participer ensemble à une activité proposée qui va permettre de construire des apprentissages. Si la personnalisation des parcours est une recommandation assez reconnue par la communauté internationale pour améliorer la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers, il n’en demeure pas moins que l’école est bien un lieu de l’apprendre ensemble. Cela nécessite que chaque enseignant y consacre du temps et réfléchisse aux stratégies possibles pour faciliter cette coopération. Sylvain Connac a largement développé ce domaine de recherches ; il montre entre autre que cette coopération aide aussi les élèves qui n’ont pas spécialement de difficulté à approfondir leurs stratégies… Tout élève peut un jour ou l’autre avoir besoin d’aide. Quand « je ne sais pas faire » que je sois « un élève BEP ou pas », je peux l’utiliser. C’est une autre vision de la classe et du vivre et apprendre ensemble qui se développe ainsi. La stigmatisation peut s’atténuer.
Aurélie Bovin, s’inspirant de ces travaux vous propose ici son travail. Autour du tutorat, elle a réalisé avec ses élèves une charte de l’aide ainsi qu’un brevet de tuteur.
A lire pendant les vacances pour s’en inspirer et expérimenter à votre tour dès la rentrée prochaine.
Sport inclusif : animation BASKIN pour les ULIS-Ecole
Après l’opération « ULIS-Kinball » de 2015 à 2016, l’UGSEL Vendée a mis en place, en collaboration avec le service des écoles et ASH de la DEC de Vendée, une activité sportive inclusive à destination des élèves d’ULIS- Ecole et de classes partenaires : le BASKIN (BASKet INclusif).
Les ULIS participantes ont la chance de découvrir cette activité pendant 6 séances d’1h15, encadrées par Jeanne RICHARD, animatrice sportive, en deux groupes mixtes « élèves ULIS / élèves de la classe ordinaire partenaire ». 6 autres dispositifs ULIS participeront l’an prochain.
Qu’est-ce que le Baskin ? Il s’agit d’une activité sportive « originale » et adaptée qui favorise l’inclusion, le développement moteur (préhension, coordination), le contrôle de soi et la confiance en soi et en les autres. Le terme Baskin, correspond à l’abréviation de « basket intégrant » ou « basket inclusif », indiquant la co-participation de personnes dites « valides » et de personnes « handicapées » au sein de la même équipe.
Le Baskin provient du basket-ball, mais il reflète l’invention d’un nouveau sport, qui permet de faire jouer ensemble des personnes dont les capacités motrices et mentales sont hétérogènes.
Cette activité se pratique sur un terrain de basket-ball, sur lequel deux paniers ont été ajoutés sur les côtés. Les droits des joueurs sont différents selon les compétences motrices de chacun et il existe des zones protégées. Le Baskin conserve donc le même terrain de jeu qu’au basket et maintient l’objectif principal de ce sport (deux équipes s’affrontent en tâchant de marquer le plus de paniers possible dans un temps limité).
Photo des élèves de l’école Notre-Dame des Essarts qui viennent de terminer les 6 séances le 23 février 2018.
Vous avez été très nombreux( exactement aujourd’hui 139) à répondre en tant que coordonnateurs d’ULIS et nous allons pouvoir commencer à en effectuer l’analyse. L’enquête auprès des coordonnateurs est maintenant close, merci pour votre participation.
Nous n’avons par contre que peu de réponses de la part des collègues enseignants 1er et 2nd degré ; aussi pouvez-vous, en tant que coordonnateurs, diffuser l’information de cette enquête et les inviter à répondre. De même, n’hésitez pas à faire connaitre l’enquête volet parents.
En juin nous avions lancé la première partie de cette enquête. Voici maintenant les deux derniers volets qui s’adressent aux enseignants de référence des élèves d’ULIS.
Sont donc maintenant disponibles les 4 volets de l’enquête sur les ULIS…
Le questionnaire enseignant coordonnateur de l’ULIS : cette enquête est maintenant close, merci pour vos nombreuses réponses !
Quelles réalités au sein des Ulis ?… Quelles attentes des parents ? comment sont scolarisés ces élèves ? Quelles pratiques pédagogiques au sein des Ulis ? Quelles collaborations… Nombreuses sont les questions autour de ces dispositifs adaptés… Nous vous proposons de répondre à une enquête en ligne afin de mieux percevoir et analyser les réussites, les difficultés rencontrées, les tentatives en cours des principaux acteurs…
Aussi deux questionnaires sont proposés : un pour les parents, un pour les enseignants coordonnateurs de ces dispositifs. Nous proposerons prochainement un questionnaire pour les enseignants qui ont des élèves qui bénéficient d’une Ulis.
Vous êtes parent, vous pouvez répondre à ce questionnaire qui permettra de mieux comprendre la réalité de la scolarisation de votre enfant dans le cadre d’un dispositif Ulis au sein d’un établissement scolaire.
Vous pouvez répondre directement en ligne. Cliquez ici.
Vous êtes enseignant en école, collège ou Lycée, participez aussi à cette grande enquête. cela nous permettra de mieux cerner les facteurs positifs, les difficultés rencontrées, vos questions… Cliquez ici
L’enquête auprès des coordonnateur d’un dispositif Ulis est maintenant close, merci pour votre participation
Il vous sera demandé une adresse courriel : à l’issue de ce court questionnaire, vous recevrez sur cette adresse une copie de vos réponses ainsi qu’un lien qui vous permettra de suivre les réponses anonymisées des autres participants… et surtout, la synthèse évolutive de l’ensemble des réponses.
Aucune information personnelle ne sera diffusée. Seule la synthèse des réponses sera publiée et analysée sur notre site Vers une école inclusive.
N’hésitez pas à diffuser largement l’information !
Voici le formulaire CERFA proposé en cette rentrée dans les MDPH.
Il a le mérite de prendre en compte de nombreuses situations très diverses… qui peuvent faire penser que la personne, en tant que telle est prise en compte? Cependant, malgré les efforts de présentation, est-il utilisable par tous? Accessible en d’autres termes?
Comment les différentes personnes se sentiront-elles prises en compte? Seront-elles accompagnées dans cette démarche?
Ne fallait-il pas concevoir un formulaire spécifique qui concerne les enfants et jeunes ? Ou craint-on encore que les dossiers ne puissent pas suivre lorsqu’un jeune étudiant devient par exemple travailleur?
Parmi les témoignages, une enseignante d’Ulis témoigne des effets positifs sur une élève de sa scolarisation en Ulis sur ces 4 années de collège. Elle a maintenant des amies, elle a participé à plusieurs projets et peut expliquer à une camarade une leçon de physique. Son enseignant s’étonne et reconnait qu’elle est intuitive.En petite section de maternelle, l’enseignante explique comment elle a observé une élève afin de préparer un projet individualisé en lien avec les parents. Elle dit sa conviction que ce parcours individualisé pour fonctionner doit être en lien avec le projet de la classe.
L’école inclusive renouvelle les pratiques pédagogiques, invite les enseignants à chercher et cela est motivant car si nous voulons développer tout le potentiel des élèves qui ont des besoins éducatifs particuliers, au delà de ce que nous voyons; alors c’est aussi le développement de nos potentiels d’enseignants qui va aussi se développer.
Deux autres témoignages évoqueront le travail mené par des équipes pluridisciplinaires pour proposer des solutions innovantes à des élèves décrocheurs ou qui ont une déficience intellectuelle. Ainsi, un élève décrocheur découvre qu’il aime aider les personnes; il est actuellement en stage tous les après midi dans un EHPAD où il participe à l’animation. Une autre jeune fille est en IME, en pré-professionnalisation mais revient au lycée pour suivre des heures d’anglais …
L’école inclusive est une école ouverte qui travaille de mieux en mieux avec de nombreux partenaires.