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• AESH et école inclusive

Un article très intéressant écrit par Dominique Momiron et qui nous donne une vision quantifiée et précise de la situation des AESH. Des constats qui montrent la demande croissante en AESH plus forte que l’augmentation du nombre d’élèves en situation de handicaps.

En 2006, rentrée qui vit l’application de la loi handicap du 11 février 2005, le nombre d’élèves ayant eu une notification d’aide humaine par la CDAPH s’élevait à 26 000, soit 22 % des 118 000 élèves en situation de handicap. En 2015, 124 800 élèves disposaient d’une notification d’aide humaine et leur proportion s’était accrue pour passer à 45 % des 280 099 élèves en situation de handicap. En 2020, le nombre d’élèves notifiés pour une aide humaine était de 224 237, soit 58 % des 386 500 élèves en situation de handicap.

De plus, la différence d’attribution est aussi très variable en fonction des territoires.

Dominique Momiron pose ainsi en conclusion :

En rassemblant les éléments de ce tableau, on saisit alors que la dialectique entre la hausse permanente des besoins et la lente et « précautionneuse » institutionnalisation de l’emploi des AESH forme un cocktail étrange et instable dont la régulation efficace et apaisée semble échapper aux tentatives successives des ministères concernés. Ce cocktail tend même à phagocyter toute la problématique de l’école inclusive. Se pose alors une double question. Quelle est, ou devrait être, la place des AESH dans l’école inclusive ? Et finalement, pourquoi la France a-t-elle crispé sa démarche d’éducation inclusive sur la seule dimension de l’accompagnement des élèves handicapés ? On y reviendra.

A lire : http://www.cafepedagogique.net/Documents/23092021Article637679769336801659.htm

• La circulaire de rentrée, 25 Juin 2021

https://www.education.gouv.fr/bo/21/Hebdo25/MENE2119494C.htm

Au delà des rappels de ce qui a été fait et de ce qui se poursuit, pour le ministre, il s’agit de faire “maison commune”  et de “parachever l’école inclusive …” Cette expression  en étonnera plus d’un, c’est sûr! Car si les avancées sont réelles et quantifiables, les situations réelles ne sont pas encore toutes à la hauteur de la qualité d’accueil de tous les élèves, de l’accompagnement nécessaire  et bienveillant des enseignants qui œuvrent sur le terrain, d’une formation de tous les acteurs …

Pour nous le processus est en cours et il y a encore bien du travail.

Voici le paragraphe 3 qui concerne l’école inclusive :

“3. L’École, un lieu où chacun a sa place, en donnant plus à ceux qui ont moins pour assurer l’égalité des chances, en veillant à la pleine santé de tous et en parachevant la réalisation de l’École inclusive

Pour que l’École de la République soit notre maison commune, il faut que chacun y ait sa place, et que la destinée individuelle de nos élèves ne soit pas subordonnée à leur lieu de naissance ou de scolarisation. La promesse républicaine exige de notre part que nous poursuivions sur la voie de la réduction des inégalités et du déploiement d’une réelle égalité des chances.

Depuis 2017, beaucoup a été fait en la matière au service de l’égalité des chances, aussi bien en éducation prioritaire, qui fait pour la première fois l’objet d’un secrétariat d’État dédié, que dans les territoires ruraux : le dédoublement des CP et CE1 en REP et REP+ s’étend désormais aux grandes sections, avec une nouvelle accélération en cette rentrée, tandis qu’ailleurs, les mêmes classes seront, d’ici 2022 et sur tout le territoire, limitées à 24 élèves. L’accompagnement scolaire a également été renforcé, notamment au collège, avec le dispositif Devoirs faits, qui s’est enrichi d’une nouvelle dimension avec le développement des Devoirs faits à la maison, permettant notamment aux jeunes des milieux ruraux de bénéficier d’une aide aux devoirs à distance lorsque les transports scolaires ne leur permettent pas de rester au collège. Un collégien sur trois, et près d’un sur deux en éducation prioritaire, en bénéficie. Parallèlement, les conditions d’apprentissage ont également été améliorées, avec la distribution de petits déjeuners dans les écoles défavorisées, qui va connaître une accélération à la rentrée, l’ouverture d’Internats d’excellence (1 500 nouvelles places d’ici la rentrée 2022) et la revalorisation des bourses. Enfin, l’ensemble des dispositifs trouvent une consolidation particulière dans les Cités éducatives, qui convoquent des moyens inédits dans le cadre d’une gouvernance renouvelée, autour du chef d’établissement, et associant l’ensemble des acteurs (éducation nationale, Agence nationale de la cohésion territoriale, autres services de l’État, collectivités territoriales, associations). Ce sont désormais 126 Cités éducatives qui bénéficient à plus de 700 000 enfants et jeunes âgés de 0 à 24 ans, soit un tiers des jeunes qui vivent dans les quartiers concernés. Leur déploiement se poursuivra en 2022 pour atteindre 200 Cités éducatives sur toute la France.

Ces mesures, si elles ont fait la preuve de leur efficacité, ne suffisent cependant pas. Il nous faut renforcer la mixité sociale des établissements pour permettre à nos élèves de faire l’expérience de leur communauté de destin. C’est pourquoi j’ai décidé de renforcer la mixité sociale des établissements les plus favorisés, en priorisant les dérogations au titre des demandes de bourses, notamment à destination des lycées les plus favorisés, et en développant la multi-sectorisation des collèges et des lycées. Parallèlement, nous poursuivrons une politique volontariste d’attractivité des établissements les moins favorisés.

L’accueil de tous les élèves implique également que notre École soit réellement inclusive. En quelques années, un chemin considérable a été parcouru, et l’École de la République a su, une nouvelle fois, se transformer au service de ses élèves, avec plus de 380 000 enfants en situation de handicap accueillis et plus de 100 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) désormais recrutés. Nous pouvons être fiers d’avoir fait émerger un véritable service public de l’École inclusive. Ce service public sera consolidé à la rentrée 2021 avec l’achèvement du déploiement des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial) sur 100 % du territoire et la poursuite de la revalorisation des conditions d’exercice des AESH. Une attention particulière devra être portée à la relation avec les familles, avec la mise en place systématique d’échanges avec les parents à l’occasion d’une nouvelle scolarisation, afin que la communauté éducative soit pleinement consciente des besoins de l’enfant.

Enfin, l’École se doit de veiller et de contribuer à la santé physique et psychique des élèves, grâce à l’investissement des professionnels de santé scolaire, des psychologues de l’éducation nationale, mais aussi des assistants sociaux. L’action de l’éducation nationale en la matière devra se concentrer notamment sur trois dimensions : d’une part, la réalisation des visites médicales obligatoires, afin de mieux détecter et prévenir les violences à caractère sexuel ; d’autre part, l’accompagnement et le soutien aux élèves dont la santé psychique a été fragilisée par la crise sanitaire et ses conséquences ; enfin, la réalisation de l’École promotrice de santé. Cette dernière dimension est essentielle, en ce qu’elle permet une approche globale de l’ensemble des actions menées au profit de la santé et du bien-être des élèves : conseil, visites médicales, éducation à l’alimentation, etc.”

Pour lire la circulaire en entier

• Des parents parlent du confinement

Cinq parents, militants Quart Monde*, s’adressent aux enseignants pour leur faire part de leur reconnaissance du travail mené, des difficultés aussi rencontrées durant le premier confinement et de leurs inquiétudes…

Ils redisent aussi l’importance qu’ils accordent à l’école… 

5 témoignages directs à partager … Car il s’agit bien de mieux comprendre en ces temps difficiles le vécu de  chacun.

Merci à ATD Quart Monde de permettre cette diffusion.

* Militants Quart Monde : personnes en situation de précarité, engagées dans la lutte contre la grande pauvreté. 

• La surdité, la recherche s’accélère…

La surdité en chiffres 900 millions de personnes touchées d’ici à 2050

5% de la population mondiale concernée

1000 nouveaux-nés sourds par an

Une personne sur trois de plus de 65 ans est malentendante

https://www.pasteur.fr/fr/journal-recherche/dossiers/surdites-recherche-s-accelere

Un article intéressant pour actualiser nos connaissances et mesurer l’importance de cette déficience et de ses conséquences.

Dans la période néonatale, elle est particulièrement problématique car l’audition est indispensable à l’acquisition de la parole, outil majeur de communication : l’afflux d’informations auditives vers les aires cérébrales de traitement du langage est capital au cours des 6 premières années de vie, surtout entre 0 et 3 ans. Une surdité profonde non corrigée par un appareillage auditif empêchera l’acquisition spontanée du langage oral. En cas de surdité moyenne, le langage peut être acquis mais l’atteinte auditive de l’enfant aura un impact sur l’apprentissage scolaire, le développement cognitif et l’adaptation sociale. Car quel que soit l’âge auquel elle survient, la surdité altère considérablement les interactions sociales : mal entendre ou ne plus entendre autrui conduit à l’isolement social, à l’origine d’une souffrance psychologique qui plonge certains malentendants dans un état dépressif. La surdité est souvent associée à un déclin cognitif, surtout chez les personnes âgées (altération de la mémoire, des capacités d’attention…). On sait depuis peu qu’elle est le principal facteur de risque, modifiable, de survenue des maladies neurodégénératives.

• Livret Parcours inclusif ?

La CNSA (Caisse nationale  de solidarité pour l’autonomie) a conçu un outil qui sera généralisé dans les écoles à la rentrée 2021.
Ce « livret parcours inclusif » est une application disponible sur smartphone et ordinateur. Il permettra de suivre le parcours de scolarisation d’élèves en situation de handicap.
Les intentions sont positives, espérons que le résultat sera facilitant pour tous.

A voir

et aussi

 

• Journée éducation inclusive

Mardi 16 mars, le réseau des Inspé organise une journée d’étude scientifique consacrée à l’éducation inclusive.
Un mardi !!! On peut espérer que les conférences seront mises en ligne pour les suivre en différé ?
https://www.reseau-inspe.fr/inspeinclusive/

Deux conférences en matinée :

9h30 -10h30 : Pratiques d’enseignement dites inclusives ? Accessibilité au rôle social d’élève, aux savoirs et besoins pédagogiques et didactiques – Greta Pelgrims (PACES, Université de Genève) (45’ + 15’ questions)

11h00 -12h00 : Le numérique peut-il être un vecteur d’accessibilité pédagogique et didactique au temps de l’éducation inclusive ?  – André Tricot (Lab. EPSYLON, Université P. Valéry Montpellier3) (45’ + 15’ questions).

A noter, côté accessibilité : transcription de la parole en direct !

La participation est libre et gratuite sans inscription préalable, les liens de connexion sont disponibles sur la page :
https://inspeinclusive.sciencesconf.org/

Journée éducation inclusive

• AtoutDys

Depuis sa création, il y a deux ans, l’association AtoutDys s’est donné pour mission de faire connaître au plus grand nombre les troubles de la cognition pour faciliter le quotidien des élèves, des étudiants, des adultes, porteurs de troubles dys et/ou de troubles de l’attention (TDAH). 

Nous avons entièrement repris notre site pour que vous y trouviez les informations dont vous pouvez avoir besoin : définition et explication des troubles, adresse des associations de parents, documents et vidéos pour les familles, les enseignants, les médecins…  

https://atoutdys.org/

Sur la page “Avancez avec nous ” vous découvrirez comment vous pouvez nous aider à réaliser nos projets pour une société plus inclusive : en adhérant à l’association, en faisant un don, en parlant de nous…

• Enseigner l’attention

Le n° 567 des Cahiers pédagogiques / février 2021

Aujourd’hui se multiplient les pratiques visant à développer l’attention des élèves, de la méditation de pleine conscience à des dispositifs s’appuyant ou non sur des recherches cognitives. 

Les Cahiers reviennent dans ce dossier sur la notion même d’attention et tout ce qu’elle implique comme activités et postures en classe.

Un webinaire réunissant plusieurs des auteurs autour de cette thématique se déroulera le mercredi 31 mars à 17h.
Inscriptions sur le site des CRAP :
https://www.cahiers-pedagogiques.com/

Les Cahiers pédagogiques n° 567

• D’une école inclusive à un enseignement supérieur inclusif, quel rôle pour les technologies éducatives ?

                Participez au Webinaire

                Jeudi 25 mars à 14:00h

 

Depuis mars 2020, avec l’adoption de l’enseignement à distance due à la pandémie, les étudiants en situation de handicap sont parmi ceux qui rencontrent les plus grands obstacles, car le soutien spécifique et les outils pédagogiques dont ils ont besoin ne sont pas toujours disponibles dans l’enseignement à distance et en ligne. Les handicaps nous affectent à des degrés extrêmement divers. Les troubles cognitifs, les profils cognitifs très divers, ou les déficiences sensorielles ne sont pas toujours « visibles », parfois même ils sont décelés tardivement. Cela rend le travail des enseignants difficile pour mieux s’adapter à ces besoins particuliers.

  • Si le recours aux technologies est associé à de nombreux bénéfices chez les étudiants présentant des besoins particuliers, ne faudrait-il pas aller au-delà de la réplication pure et simple de la classe dans un mode virtuel?
  • Faut-il revoir nos pratiques d’enseignement en se centrant sur la notion de besoins pédagogiques particuliers afin de permettre à l’élève de se développer et de progresser avec plus d’autonomie, et ce en prenant appui sur un plus vaste éventail de compétences?

Le concept clef d’ Universal Design for Learning (UDL) que nous traduisons ici sciemment par “accessibilité pédagogique”, pourrait peut-être apporter un début de réponse là où la personnalisation et la différentiation sont difficiles à mettre en place ou mal vécues par les élèves concernés.

Lors de ce webinaire, Sylvie Larbi, Véronique Poutoux et Stéphane Amiard partageront leurs expertises, et ensemble nous verrons comment les technologies peuvent répondre aux défis de l’accessibilité et de l’inclusion afin de promouvoir l’égalité des chances en matière d’éducation.

À qui s’adresse ce webinaire ?

Enseignants, responsables de programmes, chefs de département, formateurs, ingénieurs pédagogiques et Universitaires.

Intervenants externes:

    • Sylvie Larbi
    • Professeur agrégée en Collège et formatrice académique. Sylvie est membre d’un groupe de travail sur la plateforme inclusive autour de l’inclusion des élèves à haut potentiel à la DGESCO au Ministère de l’Éducation Nationale.

Plus d’information »

    • Véronique Poutoux
    • Enseignante à la retraite, ancienne directrice d’établissement scolaire et formatrice des enseignants spécialisés. Véronique est rédactrice en chef d’un site dédié à l’École inclusive.

Plus d’information »

    • Stéphane Amiard
    • Vice président Patrimoine et Transitions écologique et numérique à l’université d’Angers.

Plus d’information »

Pour s’inscrire: https://go.blackboard.com/innovation-series-fr