• L’Évaluation : synthèse conférence de consensus

C’était en mars 2023 que se déroulait cette conférence de consensus sur la question de l’évaluation.

Question au cœur des pratiques pédagogiques et qui révèle de nombreux dilemmes auxquels nous devons faire face :

  • Aménagements ? justice et équité ?
  • Notes et/ou compétences ?
  • Évaluation et apprentissages ? …

Mr Charles Lagard, IEN 1er degré, académie de Toulouse, propose une synthèse  des différents travaux et perspectives. La question des obstacles potentiels dans une évaluation est posée que ce soit pour des élèves à Besoin éducatif particulier … ou pour tous ? L’importance des feed back sur la tache et l’activité est rappelée. Mais la première des choses, une évidence certes, mais qui parfois n’est pas si  explicite que cela pour les élèves : être au clair sur ce qui va être évalué et leur donner en conséquence les critères de  réussite.

Cette présentation Genially est claire, et riche en renvois documentés. A consulter  et à intégrer de toute façon.
https://view.genially.com/6594460807f01200147617ee/interactive-content-conference-de-consensus-levaluation

• Tous et toutes capables en Langues… et ailleurs. L’école n’est pas l’hôpital

Save the date :  du 20 au 23 Août 2024, 16ème université d’été du GFEN. Avec la présence de Jacques Bernardin.

Autour de ces 3 grandes questions…
« Ils ne prennent pas la parole »
Qu’est-ce qui « mérite » qu’on prenne la parole ?
Quelles ressources pour la faciliter ?
Quelles modalités de travail pour dépasser timidité, peur du risque, de l’erreur et du regard des
autres ?
« Ils ne peuvent pas se concentrer »
Quels enjeux dans les situations proposées pour retenir l’attention ?
Quelles modalités de travail pour maintenir l’attention et éviter le découragement ?
Qu’est-ce qui permet de convoquer l’énergie créatrice des apprenant.e.s ?
« Ils ne peuvent pas travailler ensemble »
Est-ce rentable de travailler ensemble ? Les élèves en difficulté ne freinent-ils pas « les bons
élèves » ?
Quelles situations de travail complexes (situations-problèmes) pour que tout.te.s soient
mobilisé.e.s et interdépendant.e.s ?
Quelles régulations pour permettre le travail collectif ?

Voir le programme et s’inscrire :   https://www.gfen-langues.fr/static/6afd1fb7936d957ad9c6f6d4d36cecbb/16me%20Universite%C4%9B%20du%20Secteur%20Langues%20du%20GFEN.pdf

• Enseigner : faire naitre des résonances intérieures !

« J’ai eu le bonheur de voir dans une école des quartiers dits chauds de Marseille une centaine de jeunes (trois classes regroupées) boire de tout leur être « Le Cantique des Cantiques » scandé et chanté par le musicien Jean David dans un silence de clairière. Pas une syllabe de ce texte sublime ne se perdait. Comment a-t-on pu croire qu’il fallait simplifier et réduire pour être entendu ! Il n’y a que devant le médiocre, le banal, le fonctionnel, l’utilitaire à tous crins que bien des oreilles se font sourdes.
La meilleure issue pour sortir du marasme : repartir du plus haut.

Dans les « Mémoires » de Marc Chagall qui relatent sa miséreuse enfance à Vitebsk, un shtelt de Russie, une scène déchirante :
Le maître d’école entre un matin dans la classe avec un papier jaune qu’il déroule avec prudence et épingle au mur : « Les Mains Jointes » de Dürer.
Le saisissement de l’enfant devant ce dessin fait fracture dans la grisaille coutumière ; il y a désormais pour lui un avant et un après.
Ce dessin lui donne à voir le monde créé. Non que ce monde n’ait pas été là avant ! Que de fois l’enfant aurait-il pu observer dans la réalité même qui l’entoure les mains jointes d’une vieille femme ! Mais il ne suffit pas d’avoir des yeux pour voir. Il faut encore cette collision inattendue : un « autre » – du fond du temps et de l’espace – vous « donne » l’usage de vos yeux.
Ainsi naquit Marc Chagall.
Peut-être l’éducation n’est-elle pas autre chose que cette mise en scène de possibles rencontres, cet espace où se créent les conditions d’un surgissement. Pour l’un, ce sera un épisode de l’histoire, un volcan en éruption, les découvertes de Sumer ou de l’empire aztèque, pour l’autre la dernière strophe d’un poème ou le choc lumineux d’un principe mathématique.
« Le carré de l’hypoténuse d’un triangle droit est égal à la somme des carrés des deux autres côtés. »
« Ce théorème, disait Lewis Caroll, est aussi beau, aussi éblouissant aujourd’hui qu’à l’heure ou Pythagore le découvrait. Les siècles n’en ont pas altéré la limpidité. »
L’homme est le fils des obstacles, selon un proverbe chinois. Il est aussi et surtout le fils de ces collisions fortuites, de ses jonctions fulgurantes, de ces éclats d’éveil dont crépite la Vie, quand l’âme est aux aguets ! 

 

Ce texte, extrait du livre de Christiane Singer « N’oublie pas les chevaux écumants du passé » porte une toute autre vision de l’école que celle de cette réforme nommée « choc des savoirs ». Le mot CHOC pour heurter, pour réveiller, pour agresser aussi. Mot qui tombe durement sur les réalités de vie des enseignants, des élèves, des parents et des chefs d’établissement. Mot qui veut provoquer… Quoi ? Qui ?

Christiane Singer nous redonne une vision de l’éducation qui parle de l’être humain, de son développement dans toutes ses dimensions. Il nous renvoie, je pense, aux profondes motivations qui nous ont fait choisir ce métier de la transmission qui s’émerveille sans cesse de ce que les hommes ont observé, construit, développé, cherché, dans une multitude de domaines.

Dans cet extrait,  nous entendons les rencontres possibles, le surgissement, la collusion, les fulgurances… Un vocabulaire qui parle de ce qui  se joue pour nos élèves au cœur des apprentissages, un lien fort entre une proposition didactique et une vibration avec le monde  intérieur de chacun… Monde intérieur de l’enseignant qui met son génie particulier au service d’une conception de l’apprentissage ciblé. Pourquoi le choix de ce tableau de Dürer » Les mains jointes » ? Monde intérieur de l’élève qui est touché spécifiquement,  qui s’ouvre, qui résonne et qui crée une dynamique de curiosité, un désir d’explorer, une envie d’avenir…

Ces mots qui témoignent si bien du sensible, présent toujours et partout, qui sous tendent la matière. Alors, oui , nous pouvons mettre en parallèle les images de nos  classes où cette merveilleuse alchimie ne se vit pas tous les jours et se sentir parfois découragé… Mais nous pouvons aussi retenir ces micro détails que ponctuent les gestes, les mots, les  silences de nos élèves.

Quand le « CHOC des savoirs » ne parle que des fondamentaux, de formatage, de standardisation, la dimension sensible a disparu… La fragilité si belle et si touchante de nos intelligences et de nos cœurs n’est plus prise en compte. Les enseignants appelés à exécuter pourront-ils encore extraire une vieille feuille jaunie d’un tableau qui s’est imposé à eux pour aborder telle notion ?

Certains de nos élèves, plus fragiles que d’autres qui ont justement besoin d’aborder de façon créative les savoirs enseignés, trouveront-ils dans des approches aussi formatées, des chemins de traverse, une fulgurance qui pourra ensuite les guider ? Il est urgent que nous revenions à nos profondes motivations dans le choix que nous avons fait d’enseigner pour trouver les moyens d’ouvrir » ces collusions inattendues « …

Pour sortir du marasme, il nous faut revenir à ce qui nous habite en profondeur et qui se nourrit des grandeurs du patrimoine humain dont nous sommes les passeurs. Susciterons- nous l’étonnement ? Découvrirons-nous encore ces rencontres imprévues que peuvent faire nos élèves, tous nos élèves ? Apprendre c’est bousculer son univers, c’est se laisser saisir par plus grand que soi. Enseigner, c’est permettre ces saisissements, c’est élargir l’horizon , enrichir chacun des univers de nos élèves tout en les reliant.

 

Véronique POUTOUX, 30 Avril 2024.

• Agir ensemble pour une école inclusive

CANOPE propose deux temps forts sur les questions des collaborations interprofessionnelles.
A ne pas manquer.

AGIR ENSEMBLE POUR UNE ÉCOLE INCLUSIVE

ENTRE NÉCESSITÉ, CONTRAINTES ET CONDITIONS DE RÉUSSITE

Les mercredis 29 mai et 5 juin 2024 : deux rendez-vous pour débattre et partager autour des collaborations interprofessionnelles au service de l’école inclusive.

Inscrivez-vous à ces Conférences proposées par CANOPE que vous pouvez prolonger dans votre atelier CANOPE Local.

S’inscrire sur : https://www.reseau-canope.fr/agir-ensemble-pour-une-ecole-inclusive.html

• Nouveau focus ! Vos élèves à BEP et leurs PROGRÈS !

Chacun, chacune, de sa place, de son contexte, de sa vision, de ses convictions définit la réalité qui l’entoure et a tendance à généraliser son point de vue à un ensemble plus vaste.

Ainsi de nombreuses généralités circulent sur l’école inclusive : trop exigeante, pas assez développée, elle nuit aux enfants qui n’ont pas de problèmes, elle modifie le travail des enseignants, les enseignants ne sont pas formés. Et les ministres ainsi que le Conseil Supérieur de l’éducation prônent l’organisation en classe de 6eme et 5eme de classes de niveaux !

Or, depuis 2005, les pratiques inclusives ont beaucoup évolué, transformant  le métier, c’est sûr, mais permettant aussi des parcours d’élèves très différents de ce que nous pouvions imaginer il y a encore 20 ans. De belles trajectoires de vie ont été rendues possibles grâce aux efforts de tous et en particulier par le soin que les enseignants, les équipes avec les parents ont donné à ces élèves différents. C’est une recherche au quotidien pour rendre les chemins d’accès plus faciles qui se fait sans tintamarre médiatique.

Alors il est temps de donner voix à ces réussites, à ces parcours insolites …

Je vous invite donc à témoigner de parcours d’élèves qui sont des réussites pour eux et pour leurs camarades et pour vous aussi, enseignant, l’équipe … IL s’agit de prendre quelques minutes et de regarder ce qui a été proposé, ce qui a progressé, ce que chacun a appris…

Comme le précédent focus, je vous proposerai une analyse des réponses données. Il y a 9 questions en tout… Prévoir 15 minutes.

Merci de votre participation ; n’hésitez pas à transmettre à vos collègues …

 

Répondre au questionnaire

• Dans la classe rêvée de Mme Marie France…

Il est bon de lire des articles qui rejoignent notre vision de l’école accessible à tous et qui montre bien la nouvelle orientation à prendre : quitter les logiques médicales, catégorielles ( et c’est un médecin qui le dit !) et individualisées, pour aller vers une prise en compte de toutes les diversités dans les classes, vers une logique d’accessibilité et de participation !

UN court extrait ci-dessous.. et le lien sur l’article https://www.usherbrooke.ca/actualites/nouvelles/societe/details/52576

Au-delà des diagnostics, un changement de paradigme

Pour que tous les enfants s’engagent dans les situations de développement ou d’apprentissage proposées, la professeure Nadeau croit qu’on doit savoir bien identifier leurs besoins et se distancier de la croyance que l’étiquette ou le diagnostic va tout régler.

Traditionnellement, à partir d’un diagnostic, on intervenait de façon particulière, ce qui demande des ajouts à son enseignement. L’éducation inclusive ne demande pas de faire cette individualisation des interventions et des contextes d’apprentissage. La réflexion englobe d’entrée de jeu la diversité des élèves et de leurs défis, même ceux qui ne sont pas encore connus.

Dans mon activité d’univers social, par exemple, comment vais-je m’assurer que les enfants qui ont plus de défis en lecture participent? Selon une approche médicale, on pourrait le réfléchir en termes d’enfants qui présentent un trouble de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité ou un trouble du spectre de l’autisme. Mais l’idée, c’est plutôt de se demander quelles sont les capacités et les besoins de mes élèves pour pouvoir davantage s’attarder aux stratégies qui vont soutenir l’intérêt et la curiosité de tous les élèves, indépendamment de leurs besoins particuliers.

• Apprendre à se concentrer au collège

Apprendre à se concentrer au collège :  le programme d’éducation à l’attention ATOLE arrive !

Une fois n’est pas coutume sur notre site : auto-promotion pour le programme co réalisé par Bénédicte Dubois et Jean-Philippe Lachaux.
Actuellement sous presse, il sera disponible mi-juin, mais on peut le commander dès à présent auprès de l’éditeur.

En avant-première, la plaquette des éditions MDI :

 

• Vers une école accessible à tous, l’inspiration portugaise…

 

Dans le cadre d’une mobilité ERASMUS fin février 2024, j’ai pu mesurer de l’intérieur les avancées considérables du système éducatif portugais. Je vous en livre ici les caractéristiques principales.

Penser un projet de mobilité n’est pas chose aisée !

Faut-il se tourner vers les pays scandinaves, voisins souvent loués pour la qualité de leur approche éducative ? Traverser les Alpes pour mieux comprendre pourquoi le système italien est vanté par de nombreux depuis la fin des institutions spécialisées dans les années 1970 ?

Après avoir échangé avec différentes personnes bien renseignées, je décide de me tourner plutôt vers le Portugal. Une rencontre avec David RODRIGUES, éminent acteur de l’éducation inclusive au Portugal, finit de me convaincre que cette destination pourra viser les objectifs fixés : étudier un autre système éducatif avec des points de comparaison évidents avec la France, se rendre dans un pays où la culture est suffisamment proche de nos us et coutumes pour pouvoir s’en inspirer et pourquoi pas importer plusieurs éléments dans ma pratique au retour de cette mobilité.

…/…

Lire l’article dans sa totalité :

Vers une Ecole accessible à tous-PORTUGAL