• La grande pauvreté et l’école

Un rapport conséquent qui fait peu de bruit dans l’environnement actuel des réformes multiples et des « contre » si bruyants, et pourtant ! Comment ne pas prendre en compte ces données et explorer une réalité qui est si souvent occultée.

Son titre devrait déjà provoquer un sursaut : »Grande pauvreté et réussite scolaire ? Le choix de la solidarité pour la réussite de tous. »

Après avoir décrit et donné des indicateurs sur ce qu’est cette grande pauvreté et combien l’école semble aveugle . Même si cette question ne dépend pas seulement de l’école, nous trouvons dans ce rapport une mise en valeur de pratiques qui œuvrent déjà  à faire que l’école n’exclut pas en sus de ce que la société produit déjà.

Ainsi la partie intitulée  « Les principes d’organisation et de fonctionnement pédagogiques qui semblent les plus efficaces pour une école inclusive. » constitue à la fois cette restitution de pratiques existantes  et cette incitation, une nouvelle fois à les développer.

Sont ainsi pointées la nécessité de la mise en place des cycles, (cela date de 1989 !) et l’attention à porter aux transitions entre niveaux. Pour que les différences entre la langue de l’école et la langue de la maison ( travaux E Beautier/St Monnery)  ne créent pas d’obstacle supplémentaire, une pédagogie explicite est nécessaire ainsi qu’un travail spécifique sur la compréhension.
Autre recommandation:les pratiques de collaboration sont à privilégier, ainsi qu’une évaluation positive… L’éducation culturelle et artistique , l’utilisation des outils informatiques… Bref  finalement, toutes ces réponses pédagogiques et éducatives sont connues mais n’arrivent pas encore à se combiner, se généraliser.

A lire : Rapport_IGEN-mai2015-grande_pauvrete_reussite_scolaire_421527

 

• Aimons-nous assez nos enfants?

Comment ne pas désespérer des résistances toujours à l’œuvre quand il s’agit de changer, de transformer l’école pour qu’elle aille de l’avant, qu’elle soit de son temps et prépare autant que faire se peut des enfants, des jeunes à leur avenir ? Ceux-là mêmes, qui à leur tour prendront leur place dans une évolution qui semble tant s’accélérer que nous avons du mal à penser et campons sans doute sur nos peurs.

Comment ne pas être en colère quand enfin de l’autonomie est donnée aux établissements pour qu’ils puissent répondre mieux aux besoins des jeunes ? Sous la bannière de l’inégalité qui en résulterait, c’est comme un refus de voir que l’école n’est pas égalitaire et que nous pourrions choisir d’aller vers un progrès pour tous si nous décidions de viser une école équitable, qui développerait les talents divers et sortirait d’un formatage garanti par la tradition.

Comment ne pas voir que nous peinons à donner un projet pour l’école car nous ne savons pas lequel dessiner pour notre société ? Que nos pensées se bloquent en idéologies qui séparent, et creusent des tranchées…. Combien de temps encore avant que nous réalisions qu’il y a urgence à  penser au delà de nous, à mobiliser une créativité éducative, pédagogique, systémique ? Certains préfèrent s’enfouir sous les barricades des process administratifs et l’immobilisme passéiste.

Et pourtant, je le crois, je le vois, sur le terrain, il y a des équipes qui inventent, qui osent se saisir des marges de manœuvre possibles pour que de la diversité des situations, des élèves, de leur histoire, de leurs difficultés parfois, naissent d’autres chemins d’apprendre, de penser,de créer. Le plaisir de faire, de vivre ensemble est au rendez-vous …

Alors que le nouveau socle dont nous vous donnons déjà sur le site un outil de présentation et d’analyse, améliore la cohérence, le pilotage de l’enseignement pour les enseignants et pour les équipes, la confusion est là entre réforme du collège, nouveaux programmes et nouveau socle. Comme une paresse à aller chercher, à réfléchir vraiment et une facilité à battre le pavé et décrier tout ce qui touche à l’école élitiste et excluante de notre antiquité.

Ré entendons encore ces lignes d’ H. Arendt …

« C’est également avec l’éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les rejeter de notre monde, ni les abandonner à eux-mêmes, ni leur enlever leur chance d’entreprendre quelque chose de neuf, quelque chose que nous n’avions pas prévu, mais les préparer à la tâche de renouveler un monde commun. »

• Socle commun 2016 : deux outils de lecture

Deux documents mis à disposition :

1) une fiche de synthèse qui présente les 5 domaines du Socle commun, sous forme colorée pour une lecture et une mémorisation plus faciles.

2) un tableau qui reprend textuellement les 5 domaines.

La mise en application su Socle commun de connaissances, de compétences et de culture est prévue à la rentrée 2016.

Bonne lecture et bon usage !

• Passion Rugby ou Exemple de projet interdisciplinaire

Quand un professeur de mathématiques , passionné de rugby, entraine les élèves et l’équipe pédagogique sur un projet interdisciplinaire.Vous lirez la démarche telle qu’elle a été conçue, ainsi qu’une présentation  illustrée du projet. Comme le dit Denis Delcamp, il s’agit d’abord de jouer sur la motivation des élèves, et surtout de déclencher à nouveau une appétence d’apprendre pour ceux qui à force d’être en difficulté ne savent plus  se « mettre au travail ». Chaque discipline se sert de cette thématique pour relier les savoirs et les apprentissages et cette articulation intérêt , plaisir, motivation , sens redonne de la dynamique.

Autre point que je soulignerai, en découvrant cette expérience, c’est que finalement quand, nous adulte, enseignant sommes passionnés, la transmission est d’abord « ressentie » authentique avant d’être traduite en concepts, notions, apprentissages à réaliser.Les nombres relatifs s’acquièrent ainsi plus facilement.

Comme le dit aussi ce collègue, la démarche entraine l’équipe pédagogique, et peut bien sur se décliner sur d’autres thèmes que le rugby.

Alors…A vos passions… à vos projets.

projet rugby: la démarche

projet Rugby Nimes

• J’ai cru rêver ! École « Versmé » à Vilnius

Belle occasion donnée avec le réseau Assomption France ( qu’il en soit vivement remercié!) d’aller voir une école inclusive, à Vilnius. Entendez une vraie école inclusive. Elle se nomme « Versmé »

Elle a été fondée il y a 20 ans par le Professeur Alvyra Galkiené  qui continue d’accompagner  ce qui est mis en place et poursuit ainsi des travaux de recherche et enquêtes. L’enseignement privé  fut sollicité pour cette création en lien avec la congrégation de l’Assomption. Cela survient peu de temps après  l’indépendance de la Lituanie qui eut lieu en 1990.
Je voudrais vous faire part ici des points frappants que nous avons pu observer pendant ce court voyage.

– Tout d’abord une ambiance qui surprend tout de suite: les élèves se déplacent de façon autonome

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et de jeunes élèves en fauteuil roulant aussi. Grands et petits, élèves et enseignants se mêlent pour déjeuner. Les intercours ne génèrent pas de bruyants déplacements et certains restent en classe, d’autres vont à tel ou tel endroit… Peut être une autre façon de se faire confiance, une autre façon d’être dans la relation.

– Ensuite le fameux effet nombre, mais pas vraiment celui que vous croyez.Sur 535 élèves agés de 6ans à 18, 108 ont des besoins spéciaux soir 1 sur 5. Sur une classe de 17 élèves de 11ans, 2 élèves ont  une déficience mentale, 2 sont malentendantes, 1 est hyperactif et un autre a une malformation physique. Les déficiences sont multiples et variées et les réponses adaptées  aux besoins sont fournies en classe, dans l’école par les enseignants,les assistants présents en classe , les enseignants spécialisés mais aussi des « pédagogues sociaux » et différents intervenants paramédicaux. Curieusement, en France, nous avons plutôt opté pour une « dissémination »  éparse, pensant qu’ainsi chaque établissement aurait sa part se sentirait responsable. La conséquence en est qu’une minorité bien repérable par la déficience ou le trouble, ou encore désignée comme « ceux de l’Ulis  » est stigmatisée de fait ou regardée avec compassion. Ici l’effet nombre joue dans l’autre sens car dans toutes les classes il y a des élèves avec des besoins spécifiques. Mais cela ne vous aura pas échappé non plus que les effectifs des classes sont plus faibles. ( environ 20 élèves)

– Une différenciation pédagogique effective, réelle, fluide est mise en œuvre dans toutes les classes.

.DSC_0034 DSC_0043 Elle se caractérise par une grande créativité dans les différents supports et aussi une place plus faible donnée aux supports écrits. D’autre part sont mis en œuvre simultanément 3 types de programmes: le programme commun ( celui du niveau de la classe en fonction du curiculum) le programme adapté( qui est élaboré par l’enseignant et de sa responsabilité , aidé si nécessaire par l’enseignant spécialisé) et un programme spécialisé pour les élèves qui ne peuvent faire toutes les acquisitions proposées en classe( celui ci est réalisé par l’enseignant spécialisé en lien avec l’enseignant de la classe). L’aide mutuelle entre élèves est fortement sollicitée. Un assistant  est là en priorité pour aider les élèves qui en ont besoin mais il ne se cantonne pas à un seul élève. La fluidité  et facilité des relations entre l’enseignant et l’assistant nous ont surpris.

– Les différents personnels. nous parlerons plus spécialement des assistants  et des pédagogues sociaux. Les premiers  sont recrutés par l’école et payés aussi par elle.  Cela permet une stabilité   pour la personne d’abord, pour l’équipe et bien sur pour les élèves. Ils font vraiment partie de l’école; ils peuvent bénéficier de la co formation au sein de l’école avec les enseignants. Nous avons aussi été intéressés par ces « pédagogues sociaux »  qui  apprennent à certains élèves les gestes sociaux, reçoivent la famille, font des programmes spécifiques pour des élèves avec des troubles du comportement mais s’occupent aussi de difficultés sociales . Nous n’avons pas vraiment l’équivalent, cela pourrait se  rapprocher des maitres spécialisés du 1er degré, option G, d’un éducateur spécialisé, d’une assistante sociale. La question sociale, qui comporte bien deux aspects souvent corrélés, celui des comportements non adaptés et les difficultés sociales, reste tue en France malgré les budgets énormes alloués, les augmentations sans fin des  personnes concernées, les détresses humaines qui s’y trouvent et la difficulté pour l’école d’y répondre. Le travail qui commence à se réaliser dans certaines écoles sur l’apprentissage des compétences sociales  est une nécessité pour tous, même si notre mentalité cartésienne  avait occulté ces aspects si longtemps.

Pour poursuivre la réflexion, nous reprendrons sou peu  4 points très éclairants et utiles à tous , même dans notre contexte si différent:

– Les fondements éthiques qui portent ce projet

– Les modèles de l’apprentissage sous jacent

– Apprendre à faire un programme adapté

– Apprendre des stratégies d’organisation de sa classe pour différencier.

A suivre donc sous peu!

 

• Avec un écrivain, devenir « Auteur » … Journal de Bord… Étapes 5 et 6

Le projet avance. les élèves vont affronter deux difficultés lors de ces séances: écrire son propre texte et pour cela permettre de libérer l’imaginaire, d’alléger la tache en compensant par une dictée à l’adulte ou en utilisant un correcteur orthographique; celle d’abstraire pour comprendre la notion de mesure et les conversions entre la réalité et la formalisation sur papier. Ici c’est le passage par le corps qui sera le facilitateur…Combien de pas dois-je faire pour traverser l’Ile. Séance 5 Séance 6

• L’école du rire aux larmes

Écouter les différentes interventions lors du colloque » l’école du rire aux larmes. » organisé par l’AFAR le 13 mars 2015:
http://www.afar.fr/colloque-ecole-du-rire-aux-larmes-2015.html

La première intervention du Professeur Philippe  Jeammet est passionnante et bouleversante.
Plus technique celle du Dr Florence DELTEIL sur les Troubles Spécifiques des apprentissages.

Et bien sur celle qui parle du site « versunecoleinclusive..! »